Quelques Rappels !
- L'âge du fer (1.000 ans avant J.-C.) fut déterminé par nos savants de la
fin du XIX° siècle. Cependant les égyptiens, bien avant cette ère, connaissaient
ce métal puisque sont exposés au musée archéologique du Caire :
- des perles en fer (5.000 ans avant
J.-C.)
- un ciseau à pierre (ou burin)
retrouvé dans une cheminée d'aération de la pyramide de Chéops (2.500 ans avant
J.-C.)
- une dague avec lame en acier
accompagnait, cachée dans les bandelettes, la momie de Toutankamon (1.500 ans
avant J.-C.)
- Les plus anciens objets en fer retrouvés en France sont des bandages de roues de charrettes (500 ans avant J.-C.). Ils sont exposés au musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye (78). A l'âge de La Tène, nos ancêtres connaissaient donc un liant permettant la soudure du fer au forgeage (Il fallait bien souder le bandage avant de cercler à chaud la roue !).
- L'âge de La Tène ou second âge du fer (450 ans avant J.-C.) correspond à une multiplication d'objets en fer, postérieurs à cette date, retrouvés sur le continent européen. Vraisemblablement parce que les méthodes de fabrication s'étaient améliorées et répandues mais aussi parce que ces objets en fer égarés ont pu se conserver jusqu'à nous. Il ne faut pas oublier que le fer est un métal qui se dégrade avec le temps par oxydation et que petit à petit il disparaît sans laisser de traces apparentes.
- Les hauts fourneaux apparurent au début du XIV° siècle. Ils fabriquèrent un fer plus riche en carbone que celui produit par les bas fourneaux. On l'appela en France : la fonte par opposition à la loupe recueillie dans les bas fourneaux. La fonte est appelée par nos amis anglais "cast-iron", c'est à dire "fer moulable".
A partir des années 1.300, la fonte désormais moulable servira à fabriquer des boulets, des marmites, des pierres foyères. Nous ne trouverons donc pas dans nos musées d'objets ouvrés en fonte avant cette période !
- Le fer, même de nos jours, n'a jamais été utilisé à l'état pur. Sa dénomination désigne l'acier, qui est un alliage de fer et de carbone, et plus spécialement l'acier non trempable à faible teneur de carbone. L'acier varie de nos jours en : extra-dur (plus de 0,70 % de carbone), dur, demi-dur, doux, extra-doux (moins de 0,15 %). Les aciers durs étaient (et sont toujours) utilisés pour fabriquer les outils tranchants tels que couteaux, ciseaux, sabres, etc. Après un nouveau martelage pour leur donner leur forme définitive, ils étaient chauffés à couleur "rouge cerise" et trempés dans l'huile ou l'eau pour les durcir, ce qui leur donnait une structure résistante à l'usure mais cassante. La procédure s'appelait (et s'appelle toujours) la "trempe".
- L'énergie hydraulique (roues à aubes) était connue des romains 200 ans avant J.-C. Les moulins à eau facilitèrent alors la transformation des plantes à usage alimentaires et vestimentaires. Ils permirent aussi d'actionner de puissants soufflets facilitant la fusion du minerai de fer. Les moulins à vent furent découverts beaucoup plus tard. Les traces les plus lointaines se situent en Iran (700 ans après J.-C.). Ils ne furent introduits en France qu'au XII° siècle après J.-C. Il ne semble pas qu'ils aient eu une utilisation dans le domaine métallurgique.
- L'usage des martinets (ancêtres des marteaux-pilons qui apparaîtront en 1841) s'est répandu en France à partir du XII° après J.-C. Ils étaient mus par l'énergie hydraulique captée par des roues à aubes. Ils servaient à frapper la loupe ou la gueuse de fonte pour éliminer les scories et le surplus de carbone. Le martelage fut la seule méthode pendant des siècles pour réduire en fer le produit récolté du fourneau.
- La technique du "puddlage", qui suivit, ne fut développée que vers 1820. Elle consistait à faire fondre les gueuses de fonte avec un fondant oxydant qui réduisait le taux de carbone. Suivirent au milieu du XIX° siècle les "convertisseurs" de fonte en acier par air pulsé (Bessemer, Martin, Thomas, etc.), puis au début du XX° siècle les "fours électriques" qui séparèrent le carbone du fer par électrolyse.
- D'après la carte de Cassini (dressée entre 1760 et 1790 selon les
régions), il existait 7 roues à aubes à Riaillé :
- 2 à la Benâte
- 1 au Moulin Pelé
- 1 à La Ferrière
- 1 à la Cour du Bois
- 1 à la Poitevinière
- 1 à la Provostière
Il faut y ajouter 3 roues à aubes supplémentaires, installés sur des communes
proches de Riaillé, utilisées à des périodes différentes pour la fabrication du
fer par la baronnie d'Ancenis ou ses fermiers :
- 1 au Jeanneau (Saint-Sulpice-des-Landes)
- 1 à La Vallée (Joué-sur-Erdre)
- 1 au Pas-au-Chevreuil ou
Pas-Chevreuil (Meilleraye-de-Bretagne)
En comparaison, et toujours d'après la carte de Cassini, il n'existait avant
la Révolution que 3 moulins à vent à Riaillé :
- 1 au village de la Meilleraie
- 1 à Haute-Pierre
- 1 à la Conillère (moulin de la
Cossarde)
Les autres moulins répertoriés au début du XX° siècle furent construits après la
Révolution, voir :
http://chouannerie.chez.tiscali.fr/memoires/textes/MR_activites_agricoles.htm
Cette carte dressée en 1830 permet de situer les cours et réservoirs d'eau, notamment les 5 étangs qui furent utilisés pour les fourneaux et forges de la baronnie d'Ancenis :
A - étang du Jeanneau (environ 40 ha)
B - étang de la Poitevinière (73 ha)
C - étang de la Provostière (75 ha)
D - étang de La Vallée (19 ha)
E - étang du Pas-Chevreuil (environ 40 ha)
Les 4 premiers étangs déversaient dans l'Erdre, A --> B --> C --> D --> L'Erdre, cumulant ainsi leurs réserves utiles d'eau du moins pour les étangs récepteurs ! Le Pas-Chevreuil le faisait directement vers l'Isac.
- N'oubliez pas de consulter le site concernant la Forge Neuve de Moisdon-la-Rivière. Outre son histoire, vous y trouverez d'excellentes explications concernant la fabrication de la fonte et du fer du XVII° s au XIX°s. :
http://www.moisdon-la-riviere.org/articles.php?lng=fr&pg=23