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LES ÉCOLES PRIMAIRES

 

La laïcisation de l'enseignement et la séparation des biens de l'Eglise et de l'Etat ne se firent pas sans conflits dans notre région : manifestation débouchant sur l'arrestation des meneurs à Pannecé ; enlèvement des crucifix ornant la salle de délibération du conseil municipal de Joué-sur-Erdre (Quid : loi du 9/12/1905). Nous avons pensé qu'un rappel du calendrier des lois régissant les enseignements laïque et libre permettrait une meilleure compréhension des évènements à Riaillé, commune qui vécut sans trop de remous les changements grâce à la générosité de la famille de Durfort.

 

Rappel des lois sur la laïcisation de l'enseignement période 1791 à 1945 (Extraits du Quid)

 1791 -3 et 14-9 lois supprimant les congrégations : les enseignants sont autorisés à faire la classe à titre personnel (en touchant une pension de l'État).

1792 -12-12 décret. 1793 -15-9 et 21-10 décrets : grandes lignes des 3 degrés (primaire, secondaire, supérieur) ; décrets Lakanal (Joseph, 1762-1845) : " l'enseign. est libre [...] tout citoyen a le droit d'ouvrir une école et d'enseigner [...] muni d'un certificat de civisme et de bonnes mœurs. "

1795 -août la Constitution du Directoire reconnaît la liberté d'enseigner (jusqu'au XIXe s en Normandie, 80 à 90 % des hommes, 75 % des femmes savent écrire leur nom, au sud, la majorité ne sait ni lire ni écrire).

1802 -1-5 loi du 11 floréal an X. 1808 -17-3 décret créant l'Université nouvelle (d'État). La France est divisée en académies. Le primaire reste aux mains de l'Église, le secondaire et le supérieur passent sous le contrôle de l'État. Des collèges secondaires privés existent à côté des lycées d'État.

1816 -29-12 loi obligeant les communes à pourvoir à l'enseignement primaire.

1824 -8-4 une ordonnance met en place un support juridique pour les établissements privés, qui place l'enseign. primaire sous la responsabilité des évêques et des congrégations.

1833 -28-6 loi Guizot : crée aux chefs-lieux d'arrondissements une école primaire sup. ; aux chefs-lieux de départements une école normale d'instituteurs.

1850 -15-3 loi Falloux (Alfred-Frédéric, Cte de, 7-5-1811/6-1-86) : affirme la liberté de l'enseign. ; oblige les communes de 800 hab. et plus à entretenir une école primaire de filles ; l'Église a encore un droit de regard. Les établ. congréganistes se développent.

1867 -30-10 Victor Duruy (1811-94) étend cette obligation aux communes de 500 hab. et crée des cours publics pour jeunes filles.

1875 liberté étendue à l'enseign. sup. A partir de mai 1877, les républicains combattent l'Église et l'éducation religieuse.

1879 -9-8 loi obligeant les départements à entretenir une école normale d'institutrices.

1880 -21-12 loi Camille Sée (1847-1919) : organise l'enseign. secondaire féminin.

1881 -16-6, 1882 -28-8 loi Jules Ferry (5-4-1832/17-3-93) : instruction primaire obligatoire de 7 à 13 ans, l'école publique devenant neutre et gratuite ; l'instruction morale et civique remplace l'enseign. religieux ; la religion pourra être enseignée le jeudi, mais en dehors de l'école. L'enseign. religieux reste un droit des élèves et des familles, à condition qu'il soit organisé en dehors des heures de classe et des édifices scolaires. Charge des commissions municipales scolaires de contrôler l'assiduité.

1886 -30-10 loi René Goblet (1828-1905) : laïcise le personnel enseignant dans les écoles publiques (laïcisation achevée en 1897, mais il y a encore 7 000 religieuses dans les écoles publiques en 1901) et décide de l'organisation de l'enseignement. primaire.

1889 -18-7 les instituteurs deviennent des fonctionnaires d'État.

1890 -8-8 enseign. secondaire moderne crée.

1902 -27-6 décret ordonnant la fermeture des 120 écoles congrégationistes ouvertes, après la loi du 1-7-1901 sur les associations, sans avoir demandé une autorisation législative. -15-7 circulaire ministérielle ordonnant la fermeture de 2 500 écoles tenues par des religieux et des sœurs en situation irrégulière pour n'avoir pas sollicité l'autorisation législative ou pour avoir ouvert après la promulgation de la loi du 1-7-1901. Troubles graves dans le Finistère.

1904 interdiction des congrégations enseignantes (en 1912, on ne comptera plus que 27 écoles congréganistes, contre 13 000 en 1880).

1905 séparation de l'Église et de l'État (loi Emile Combes).

1912 -10-5 arrêt Bouteyre du Conseil d'État. Les ecclésiastiques sont exclus de l'enseign. public.

1940 - Plusieurs actes (lois) modifient en partie la législation religieuse : 3-9-1940 abroge l'art. 14 de la loi de 1901 et la loi du 7-7-1904

1941 -2-11 loi du gouvernement de Vichy accordant des subventions aux écoles privées.

1945 -28-3 à l'Assemblée consultative, Georges Cogniot, communiste, demande, avant leur suppression définitive, la réduction de ces subventions pour l'année scolaire en cours, Gaston Tessier (CFTC) demandant leur augmentation. -2-11 loi du 2-11-1941 abrogée par le gouvernement de Gaulle

 

(Ecoles publiques)

 

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Entrée ancienne école publique de garçons Cour & classes de l'ancienne école publique de garçons

 

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Ecole publique de filles (face au Champ de foire) Ecole publique de filles (rue des Rochettes)

 

La plus ancienne référence concernant l'enseignement à Riaillé se retrouve dans la liste des suspects datée du 2 frimaire An VI (22 novembre 1797). "La femme BELIN, institutrice au bourg : Aristocrate prononcée et dangereuse; pour son mari bien différent." Elle fut établie par le Commissaire du Directoire Exécutif Charles Leconte qui résidait à Joué-sur-Erdre. Louise DELUEN était originaire de Paimboeuf. Elle avait épousé l’instituteur Julien Belin à Joué-sur-Erdre le 7 brumaire de l’an III.

La seconde référence est une délibération du Conseil Municipal de Riaillé du 10 novembre 1833. Il y est déclaré qu'il serait alloué au sieur Marie Louis POHIER, instituteur à Riaillé, demeurant au Bois-Laurent, pour son traitement et indemnités les sommes de 200 F et 100 F. En plus, les parents devaient payer mensuellement pour :

-  Apprendre à lire et à écrire 1,50 F

-   Lire, écrire et calculer 2 F

-   Apprendre l'orthographe 2,50 F

Six élèves indigents étaient admis gratuitement. C'était un système mutuel de l'enseignement. Les riches payaient un peu pour les pauvres et les élèves plus avancés servaient de moniteurs aux autres.

De tous temps les Français furent divisés en deux blocs : catholiques et protestants durant les guerres de religions, frondeurs et loyalistes lors de la Fronde, montagnards et jacobins ou encore bleus et blancs durant la Révolution, partisans de l'école privée et inconditionnels de l'école laïque, résistants et collaborateurs, gauche et droite, etc. A l'époque, la cassure se situait entre "philippards" et "légitimistes", aussi, il ne faut pas prendre trop au pied de la lettre les vives critiques dans le compte-rendu, qui suit, de la réunion du Conseil Municipal du 16 février 1834. Il ne s'agissait peut être que d'un excès de sectarisme envers un homme jugé pas assez enthousiaste envers le nouveau régime :

Désignation d'un instituteur : M. le Maire a ouvert la séance et dit " La loi du 28 juin dernier (Loi sur l'instruction primaire présentée par François GUIZOT) confère au Conseil municipal le droit de présenter au Comité d'arrondissement les candidats pour les écoles publiques. Vous avez usé de ce droit en désignant M. Marie Louis POHIER pour diriger l'école communale de Riaillé, conformément à la Loi. Vous avez voté dans votre délibération du 10 novembre dernier le traitement de cet instituteur, les diverses sommes affectées aux besoins de l'école et fixé le taux de la rétribution mensuelle, etc. Vous vous êtes en tout conformés aux dispositions de la loi, vous attendez avec confiance l'accomplissement de votre vote.

 Il m'est pénible de vous annoncer aujourd'hui que vos bonnes intentions pour procurer à la commune un excellent instituteur ont été en but à l'intrigue, que des efforts ont été faits pour opposer au candidat du Conseil municipal le nommé GAUTIER pour lequel vous avez toujours refusé de voter. Je crois devoir demander au Conseil, s'il persiste toujours dans sa première délibération.

 Le Conseil municipal déclare, qu'ayant accueilli avec reconnaissance la loi du 28 juin 1833 qui doit pourvoir la commune d'instituteurs capables, il a cru de son devoir de ne pas subventionner, de ses deniers et de ceux de ses concitoyens, des instituteurs incapables. C'est pourquoi, il a toujours refusé et refuse de rien allouer au sieur GAUTIER pour divers motifs et surtout pour cause d'une incapacité reconnue par le Comité même.

 Il est fait alors lecture de lettres du Sous-Préfet du 26 décembre et 27 janvier dont voici des extraits :

"(…) Au reste, le Conseil municipal ne peut agir autrement sans encourir le blâme de ses concitoyens. Il déclare en outre que dans l'intérêt de la Commune et après avoir consulté des pères de famille, il a choisi M. POHIER pour diriger l'école communale de Riaillé. Cet instituteur pourvu d'un Brevet de Capacité du second degré, a dirigé l'école publique de cette commune ou il est connu pour ses antécédents qui lui ont valu l'estime générale.

 En conséquence, le Conseil municipal usant de son droit, déclare qu'il maintient dans tout son entier la délibération du 10 décembre dernier qui désigne M. Marie Louis POHIER pour être instituteur communal de Riaillé et persiste dans son choix."

 Cependant, d'après le Cadastre et la Matrice des mutations, le sieur GAUTIER fit son trou dans la commune ou du moins un instituteur nommé GAUTIER, originaire d'Erbray, construisit en 1852 l'école du haut du bourg qui devint par la suite l'école publique des filles jusqu'en 1920.

Le dernier propriétaire de cette école fut un M. Louis BATARD, sa dernière quittance de loyer (cote ADLA 2 O 144) date de février 1919. Une forge s'installa ensuite pour peu de temps dans les locaux et le garage du champ de foire la remplaça durant une soixantaine d'années.

En 1913, un terrain, appartenant à Benjamin TILLAUT et à Jeanne LECOMTE son épouse, fut acheté par la commune rue des Rochettes. L'entreprise BOISARD de Riaillé y édifia la nouvelle école communale des filles qui fut opérationnelle en 1920. Elle est toujours en service, mais elle est mixte désormais.

La construction du complexe Mairie / Justice de Paix / Ecole communale de garçons (actuellement Perception de Riaillé) ne se fit pas sans problème. Les propriétaires des terrains M.M. LEMARIÉ et PRIOU acceptèrent d'abord de signer une promesse de vente le 8 mai 1852, puis se rétractèrent. Une procédure d'expropriation fut engagée, M. PRIOU finalement accepta et le Tribunal Civil de Nantes décida, le 7 novembre 1855, l'expropriation de M. LEMARIÉ et la nomination d'Experts pour fixer l'indemnité.

D'après les documents d'archives (cote ADLA 2 O 144/5), la construction du complexe aurait été achevé en 1859, la maison d'école aurait été aménagée en 1861. Un agrandissement de l'école et des réparations de la Mairie et du Prétoire de Justice furent effectuées de 1869 à 1881. La cour de récréation fut refaite entre 1889-1891 et l'ensemble subit des réparations entre 1922-1923.

[Dans le dossier ADLA cote 2 O 144 peuvent être également retrouvés des traces de la construction ou réparations à Riaillé d'autres ouvrages d'utilité publique : construction du lavoir (1878), d'un abreuvoir (1880) et d'urinoirs (1910) ; installation d'une bascule publique (1901-1909) ; réparation de la clôture du cimetière (1836-1837) et agrandissement (1887-1889).]

En 1876, l'établissement à Riaillé de Frères de Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle fut décidé par le Diocèse de Nantes sur demande du maire M. Marcel HUGÉ (Marchand de vins), oncle de M. Gaston De Lajartre, qui fut également maire de Riaillé durant la première moitié du XXème siècle.

Le Frère Directeur, DIOSCORE, enseignait la première classe et le Frère Louis DIEUDONNÉ la seconde. L'enseignement de la troisième fut assumé successivement par d'autres Frères qui s'appelaient DIOCLÉS et DIOMÉDE (Nous n'avons compris, ni la nécessité pour ces Frères d'adopter un pseudonyme, ni d'en choisir un extravagant commençant par les lettres DI, à moins qu'ils n'aient voulu rappeler qu'ils étaient des Clercs au service de Dieu, qui s'écrit en latin DEUS ou DI au pluriel, (diaconus = diacre = serviteur de Dieu !). En parallèle, à Joué-sur-Erdre et à Bonnoeuvre, les instituteurs publiques appartenaient à l'ordre des Frères de Ploërmel.

Les Frères de Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle occuperont l'école communale des garçons durant 15 ans, mais ils durent la quitter. Ils furent remplacés, comme l'exigeait la loi René Goblet, par des instituteurs laïcs. Le Frère Augustin de Bonnoeuvre quitta également cette commune en 1891.

Les lois étant faites pour être contournées, des parades à la loi René Goblet de 1886 laïcisant les instituteurs dans les écoles publiques, puis à celle de 1904 interdisant les Congrégations enseignantes furent rapidement trouvées avec la sécularisation des biens et des Clercs. C'est à dire en laïcisant les biens des Congrégations et en rendant les Clercs à la vie publique. Les Frères et les Sœurs des écoles chrétiennes continuèrent à enseigner, dans des établissements privés mais ils durent abandonner leurs habits et leurs titres religieux jusqu'en février 1940. A partir de 1903, les appellations de cher Frère ou chère Sœur ne furent plus utilisées. Le cher Frère Vincent devint Monsieur Vincent pour ses élèves et leurs parents et la chère Sœur Thérèse-de-la-Croix se fit appeler Mademoiselle Robert.

 

(Ecole Notre-Dame)

 

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Ecole de filles Notre-Dame

 

Vous trouverez ci-dessous l'Historique de l'école aimablement communiqué par la sœur Archiviste de Saint-Gildas-des-Bois et reproduit dans son intégralité, à l'exception de modifications mineures de mise en page pour son intégration dans le document principal. Le curé LANOË qui est cité comme le premier propriétaire de l'école fut recteur de Riaillé de 1855 à 1870. Sœur Saint Jean-du-Sacré-Cœur (Marie-Antoinette LETILLY) a laissé un excellent souvenir à Riaillé. Les jeunes filles, de l'époque, se souviennent avec émotion de son enthousiasme et de sa compétence à mettre en scène des pièces de théâtre, auxquelles elles participaient : "Marie-Antoinette", "Ces Dames au chapeaux verts", "Les Poulbots", "Kermor", etc.

 

 

« Le 11 octobre 1868, Monsieur le Supérieur (Monsieur de Lépertière) et la Chère Sœur Assistante conduisirent à Riaillé les Sœurs Saint Agapit, Saint Pâris et Léonie. La cérémonie d'installation se fit avec beaucoup de solennité : 13 ecclésiastiques et une grande foule d'habitants de la paroisse et des paroisses voisines, l'honoraient de leur présence. Monsieur RABIN, Missionnaire diocésain, fit une touchante allocution qui trouva écho dans le cœur de ceux qui l'entendirent. Quoiqu'il y eût une autre école dans l'endroit, celle des Sœurs fut aussitôt fréquentée par le plus grand nombre des enfants. »

C'est ainsi que les Annales de la Congrégation racontent la fondation de l'école de Riaillé. Les divers registres, conservés aux Archives, apportent quelques précisions sur les conditions de cette fondation.

En ce qui concerne les effectifs, on apprend qu'en 1869 l'école comptait 100 élèves, 43 dans la première classe et 57 dans la 2ème ; les deux années qui suivirent le nombre total des élèves oscilla autour de 90. Parmi ces enfants, une quarantaine étaient considérés comme « pauvres ».

L'école appartenait à Monsieur le Curé LANOË. En 1869, le 2 octobre, elle était donnée, sous forme de vente, à la Congrégation de Saint Gildas. L'acte de vente de Monsieur LANOË à Monsieur de LEPERTIERE décrit ainsi l'objet de la vente : « la maison principale de l'école avec cour et jardin enclos de murs, plus une petite parcelle joignant le mur d'enclos».

Des améliorations ou des agrandissements se feront ensuite en 1933, la construction d'une citerne en ciment armé et la réparation d'une cheminée. en 1954-55, la commune a acheté un terrain pour agrandir la cour et une classe a été aménagée dans le dortoir, aux frais de Monsieur le Curé. En 1968, l'autorisation de construire un préau a été signée par le Comte de DURFORT.

De quoi vivent les Sœurs ? Quelles sont les ressources de l'école ?

A l'origine, le traitement annuel d'une Sœur est assuré par M. le Duc de LORGES, et 4.000 F sont destinés pour les deux autres Sœurs. On apprend aussi qu'un capital de 5.000 F a été versé pour l'établissement de Riaillé par des bienfaiteurs ; M. le Duc de LORGE y a contribué pour 3.000 F. On précise que les Sœurs ne reçoivent rien de la commune.

Plus tard, en 1889, le Révérend Père CERISIER (Immaculée Conception de Nantes) s'engage à donner 100 F chaque année et à laisser pour l'école 2.000 F à sa mort. Plus tard il en promet 4.000. Mais, au moment de son décès, à la fin de l'année 1908, il ne laisse pas une somme suffisante. Son légataire n'a pu verser que 2.000 F (janvier 1909).

En 1903, survient la laïcisation des écoles congréganistes. L'école de Riaillé est fermée en juillet et réouverte en septembre de la même année, par une Sœur sécularisée. Le registre montre qu'il n'y a pas eu d'interruption dans la direction de l'école par les Sœurs de Saint-Gildas.

 

Les Supérieures à l'école de RIAILLE

1868 à 1897  : Sœur Saint Agapit (Eugénie DESPAS) décédée en 1898.

1897-1898 : Sœur Saint Vincent-de-la-Croix (Marie-Pauline GUERIN), décédée en 1935.

1898 à 1903 : Sœur Saint Julien-de-la-Croix (Marie-Rose LEGRAND)

 1903-1904 : Sœur Marie-Auxiliatrice (Marie-Thérèse RICHER), décédée en 1924.

1904 à 1908 : Sœur Saint Guillaume-Marie (Marie-Ange MELLANGER), décédée en 1908.

1908 à 1912 : Sœur Saint Julien-de-la-Croix (Marie-Rose LEGRAND), décédée en 1913.

1912 à 1918 : Sœur Saint Prudent (Marie-Mélanie BLANCHARD), décédée en 1921.

1918 à 1943 : Sœur Thérèse-de-la-Croix (Ernestine ROBERT), décédée en 1961.

1943 à 1959 : Sœur Saint Jean-du-Sacré-Cœur (Marie-Antoinette LETILLY)

 1959 à 1978 : Sœur Marie-du-Saint-Esprit (Marie-Thérèse FRANCHETEAU), décédée en 1991.

1978 à 1980 : Sœur Marie-Thérèse LEBAS (Saint Alphonse-de-Marie). Elle reste comme adjointe en 1980-1981. La Direction de l'école est abandonnée en 1980.

Une communauté demeure jusqu'en 1988.

 

Extraits de la notice nécrologique des Sœurs

 

Sœur Saint Agapit

 Elle naquit au Châtellier (Ille-et-Vilaine) le 26 novembre 1842. Son père était instituteur, chaque matin il assistait à la Ste Messe. En famille, on récitait le chapelet et la prière matin et soir. Elle entra au Noviciat le 25 août 1857.

Lorsqu'elle fut nommée à Riaillé, elle fit preuve de beaucoup de prudence à l'ouverture de l'école libre. Il existait dans cette localité, une école communale soutenue par des personnes assez influentes. Sa grande discrétion la mit à l'abri des ennuis et lui gagna la confiance de toutes les personnes qu'elle rencontrait. A Riaillé on faisait, discrètement aussi, mais avec beaucoup de force, son éloge. Elle aimait ses élèves et celles-ci lui rendaient cette affection ; elles revenaient volontiers la voir lorsqu'elles avaient quitté l'école.

A la fin de l'année scolaire 1897, elle rentra à la Communauté dans un état de très grande fatigue. Elle resta à l'infirmerie, retrouva des forces pour s'occuper à quelques petits ouvrages et rendre service à ses compagnes d'infirmerie. Mais fin juin 1898, la maladie de cœur l'arrêta de nouveau. Elle mourut le 31 juillet 1898, âgée de 56 ans.

 

Sœur Saint Vincent-de-la-Croix

 Elle naquit à Bouvron, le 22 septembre 1861. Elle entra à Saint-Gildas le 30 juin 1884. Pendant ses premières années de vie religieuse, elle fut Maîtresse de travail annuel au Juvénat. Nommée à l'école de Riaillé, elle y resta un an seulement. Il en fut de même à Saint-Germain. Placée comme Supérieure à l'Hospice de Vertou, elle s'y dévoua pendant 28 ans. La population de Vertou l'aimait et l'estimait beaucoup. L' Hospice fut fermé en octobre 1927; elle rentra à la Communauté où elle remplit l'office de portière. Elle mourut le 22 décembre 1935.

 

Sœur Saint Julien-de-la-Croix

 Née à Guenrouët, le 16 mars 1863, elle entra à Saint Gildas le 28 septembre 1879, fit ses premiers vœux le 20 août 1882. Dans cette famille très chrétienne, 5 enfants se consacrèrent à Dieu dans notre Congrégation. Elle était de santé faible, mais elle montra une grande énergie de caractère et une grande piété. Novice, elle enseigna à Bouguenais pendant un an ; après ses premiers vœux elle fut nommée à Campbon où elle passa 3 ans, puis à Trescallan, mais l'air ne lui convenait pas.

Après ses Vœux Perpétuels (17 août 1898) on la nomma supérieure à Riaillé. La sécularisation l'obligea à se retirer en 1903. Elle fut nommée à Montbert. Mais le décès de Sœur Guillaume-Marie en 1908, fut l'occasion de la rappeler à Riaillé. Elle tomba malade en 1913. Une intervention chirurgicale sembla réussir. mais le mal reprit. Elle revint à Saint Gildas, elle y reprit l'habit religieux et mourut le 28 octobre 1913. Elle avait 50 ans.

 

Sœur Marie-Auxiliatrice

 Née au Châtelier, le 20 décembre 1858, elle entra à Saint-Gildas le 4 janvier 1877. Elle était d'une nature douce et d'un caractère facile.

Après sa Vêture, le 26 juin 1879, elle fut envoyée en établissement. Elle aimait beaucoup les enfants, mais manquait un peu d'autorité. Pendant 23 ans elle vécut dans le calme la joie et la paix. Mais, à la sécularisation, elle dut prendre la Direction d'une école en péril, celle de Riaillé, et elle se reconnaissait incapable de remplir une semblable charge. L'obéissance la sauva : elle suivit la ligne de conduite tracée par nos Supérieurs et les difficultés s'évanouirent comme par enchantement.

Elle rentra à la Communauté en 1917. Elle mourut en 1924 à l'âge de 65 ans.

 

Sœur Saint Guillaume-Marie

 Née le 21 Mars1870, elle entra au Noviciat le 4 septembre 1885, lit ses premiers vœux le 26 août 1888. C'était une compagne aimable, enjouée, cherchant à égayer tout le monde. De faible santé, elle ne pouvait pas se livrer autant qu'elle le souhaitait, aux travaux fatigants. En 1900, elle fut nommée Supérieure à Campbon, mais l'école fut fermée en 1903 et elle revint à la Communauté.

Après des hésitations, elle opta pour la sécularisation et fut placée comme adjointe à Riaillé. L'année suivante, en 1904, elle prit la Direction de la maison. Sa santé qui avait toujours été faible, ne tarda pas à s'altérer d'une manière sensible, malgré les soins. Elle lutta contre la maladie et contre la mort entre le premier et le 18 décembre 1908. Elle mourut à l'âge de 38 ans.

 

Sœur Saint Prudent

 Née le 4 février 1858, au Pellerin, elle entra à Saint Gildas le 2 janvier 1874. De nature très sensible, elle s'affectionna respectueusement à notre Chère Mère Saint Emile alors Maîtresse des Novices et se plia à sa forte Direction.

Elle commença à enseigner à Saint-Molf, puis à Angers. Après ses Vœux Perpétuels elle fut nommée à Vallet où elle resta 24 ans. Elle y obtenait de ses élèves tout ce qu'elle désirait. Cependant, elle dut se séculariser sur place, puis quitter Vallet, le cœur brisé, sa santé était ébranlée.

Envoyée dans des postes de repos relatif, elle se remit peu à peu. Parmi ces postes fut celui de Riaillé. Son nécrologe parle de son dernier poste, celui de la Baule. C'est là qu'elle fit une chute dont elle ne s'est pas relevée. Elle mourut à l'âge de 63 ans.

 

Sœur Thérèse-de-la-Croix

Née le 30 mai 1875, à Louvaines (Maine-et-Loire), elle entra à 13 ans, au petit Postulat de Sainte-Marie-de-Pornic. File avait un caractère gai et très ouvert; elle était énergique et courageuse.

Elle commença à enseigner à Legé où elle resta deux ans. Ensuite elle fut nommée à Montoir. De nouveau, elle enseigna à Legé puis à Blain, où pendant deux ans, elle fit une classe de garçons. C'était la guerre.

En 1918, elle prit la Direction de l'école de Riaillé où elle vécut pendant 25 ans, avec Sœur Luce et deux adjointes une Sœur et une jeune fille. Elle s'occupait des «Fleurs de Lys » et la population l'estimait beaucoup. Elle se montra bonne, énergique, compréhensive, d'une piété profonde. Très bonne classière, elle exigeait un travail sérieux et obtenait chaque année de beaux résultats avec ses élèves.

En 1943, elle fut nommée à Saint-Roch. Au bout de 4 ans, elle dut partir, très fatiguée. Après deux années de repos, elle reprit une petite activité à l'hospice de Saint Germain. Elle y resta deux ans puis fut nommée à la Communauté, responsable du «Pain d'Autel». Elle mourut le 21 février 1961.

 

Sœur Marie-du-Saint-Esprit

 Née à Chauvé le 6 Février 1913, elle entra à Saint-Gildas en 1929. Elle enseigna 20 ans aux Sorinières et 19 ans à Riaillé où elle fut Directrice de 1959 à 1978. Sa vie a été toute consacrée à l'éducation des enfants. Elle aimait l'étude et tout ce qui enrichissait sa compétence d'institutrice, mais en même temps, elle était douée d'un esprit pratique qui lui permettait de réussir dans les travaux manuels (couture, cuisine...) et d'y intéresser ses élèves. A l'écoute des autres, toujours prête à leur venir en aide, elle exerça une profonde influence sur ses Sœurs et ses Collègues.

L'arrivée à l'âge de la retraite fut, pour elle, particulièrement éprouvante. Sa consolation fut de donner des cours d'alphabétisation à des étrangers, à des jeunes femmes en difficulté. Rentrée à la Maison Mère en 1984, elle s'y montra bonne compagne dans la vie communautaire, elle y accepta quelques responsabilités à la mesure de ses forces. Elle connut plusieurs atteintes de paralysie. A chaque fois, elle luttait pour s'en sortir, pour vivre encore. Elle mourut en 1991.

 

Les autres Sœurs qui ont fait un long séjour à Riaillé

Sœur Saint Emilas 1873 à 1879 et 1891 à 1896.

Sœur Saint Pâris 1869 à 1885.

Sœur Marie-Philippe 1870 à 1877.

Sœur Maximilienne 1889 à 1897.

Sœur Luce 1904 à l939

Sœur Cécilia 1961 à 1971.

 

Sœur Saint Pâris

(Marie-Hélène BOUTIN) est née le 6 septembre 1848, à Saint Lumine-de-Clisson. Elle entra à Saint Gildas le 6 octobre 1866. Après sa Prise d'Habit, le 30 juillet 1868, elle fut envoyée en fondation à Riaillé où elle devait passer 18 années. Jouissant d'une très bonne santé, elle aimait beaucoup la marche, aussi, lorsque quelques unes des Sœurs voisines étaient dans la peine ou malades, sa Chère Sœur l'envoyait à leur secours. C'est ainsi qu'elle alla à Joué et à Teillé.

 

Sœur Luce

 (Philomène Lerat) est née à Treillières dans une famille nombreuse (9 enfants) et pauvre. Elle entra à Saint Gildas le 29 juin 1893 où l'aînée de la famille l'avait devancée.

Elle fut nommée à Riaillé en 1904, où la Supérieure fatiguée, demanda qu'on lui donnât de l'aide. Sur sa demande, on lui accorda Sœur Luce comme cuisinière. Celle-ci entoura de soins sa Supérieure malade qui mourut en 1908. Sa remplaçante avait aussi une santé précaire; pendant 4 ans Sœur Luce l'entoura de prévenance et fit tout pour adoucir les souffrances de sa Chère Sœur qui mourut d'un cancer en 1912. La Chère Sœur Saint Prudent, puis la Chère Sœur Thérèse-de-la-Croix lui succédèrent. C'est avec cette dernière que Sœur Luce se dévoua encore 21 ans ; son séjour à Riaillé dura de 1904 à 1939.

Elle avait conquis l'estime général de la population. Elle se distinguait par un jugement très droit, un charmant caractère, beaucoup d'aménité dans ses rapports avec les Sœurs, les jeunes filles et les enfants.

 Fatiguée, elle dut rentrer à la Communauté en 1940. Après 18 mois de repos, elle put reprendre une activité à l'Infirmerie, puis à la Maison de la Sainte Famille. Simple, gaie, patiente, elle envisageait toujours les choses du bon côté. Malade de nouveau, elle supporta la souffrance pendant de longs mois; elle faisait cependant aimable accueil à tout le monde. Elle mourut le 28 décembre 1959, à l'âge de 84 ans.

 

Les effectifs.

A la fondation l'école comptait une centaine d'élèves. Les registres montrent que, par la suite, ce nombre a généralement été dépassé et de beaucoup. En 1886, on dénombre 160 élèves, en 1890 : 153, en 1895 : 144, en 1900 et 1903 : 130. Les élèves sont toujours réparties en 3 classes et la presque totalité est reçue gratuitement. De 1903 à 1935, nous n'avons pas de registre, en raison de la sécularisation.

De 1935 à 1950, l'effectif oscille entre 105 et 119 et on ne parle plus de gratuité. En 1955 et 1960, il y a toujours 3 classes, plus une classe enfantine. En 1965, il n'y a plus que 2 classes et la classe enfantine compte 72 élèves. En 1970, on retrouve 3 classes primaires avec un effectif total de 160 élèves et une classe enfantine de 54 élèves.

 

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