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CARTES ANCIENNES & CADASTRE DE 1838

 

"L'une des manières de retrouver quelque chose du passé d'une commune rurale est de se pencher sur son sol. C'est là que se trouvent mélangés les restes de tous ceux qui ont peuplé et fait vivre ses villages et ses maisons, qui ont défriché ses landes, ses forêts et ses marécages, tous ceux qui ont fait sa terre comme on disait autrefois. Ceux là, aussi, qui ont fait ses traditions. Là ils sont nés, ils ont grandi, ils ont fondé des foyers et ces terres ont été les témoins muets de leurs joies et de leurs souffrances. N'oublions pas qu'ils ont été aussi vivants que nous !

Des routes goudronnées ont remplacé de vieux chemins, bien des fois centenaires, qui furent foulés et creusés par les pas des hommes, leurs bêtes et par les roues des charrettes. Autrefois, nos pères avaient multiplié parfois à l'excès les haies et les fossés. Aujourd'hui, on rase les haies et l'on dénude la campagne, mais la terre est toujours la même, les collines restent à leur place comme les ruisseaux dans les vallées.

Si nous voulons retrouver quelque chose du passé de Riaillé, il nous faut consulter le cadastre de la commune. Non pas le dernier en date mais celui qui fut dressé entre 1807 et 1838. Le dernier cadastre s'est surtout préoccupé de prendre à la lunette les mesures des parcelles de terre en leur donnant des numéros et c'est quelque chose d'artificiel. L'ancien cadastre au contraire, moins exact dans les mesures, mentionne le nom de toutes les parcelles et ces noms ont quelque chose de vivant. Car depuis longtemps les hommes et des femmes de notre territoire ont donné des noms à leurs villages, leurs hameaux, leurs chemins, leurs forêts, leurs ruisseaux, mais aussi à leurs champs et même à des parcelles de champs et de jardins.

Ils ont vécu et travaillé dans tous ces lieux, ils y ont mis quelque chose d'eux mêmes et c'est pourquoi ces endroits ont un nom, quelque chose de vivant qui s'est transmis à travers les siècles, nous reliant au passé. Mais ceci est, peut être, en train de mourir dans notre siècle de haute culture."

Le texte ci-dessus est de l'abbé Trochu. Il illustre parfaitement la démarche des personnes intéressées par le passé de la commune, d'autant que depuis 1838, Riaillé a considérablement changé de physionomie. Des bâtiments ont complètement disparu, d'autres ont été remplacés par de nouvelles constructions. Certains chemins n'existent plus et de nouvelles routes ont raccourci les distances avec les communes avoisinantes.

Nous avons pensé que les Riailléens seraient intéressés par la consultation des photocopies et des photographies de planches du cadastre de 1838 qui suivent cette introduction. Ils pourront prendre connaissance de l'aspect que leur quartier ou leur village avait à cette époque. Ils pourront connaître les emplacements au XIX° siècle de l'école, de la gendarmerie, du champ de foire, etc. Ils mesureront, aussi, la capacité d'oubli de la population d'une commune. La mémoire collective, quant elle n'est que transmise oralement, ne dure généralement pas plus de trois générations !

D'après E.Maillard dans "Histoire d'Ancenis et de ses barons", 2ème édition de Vincent Forest et Emile Grimaud, 1881, page 529, les superficies des communes du canton de Riaillé et le nombre d'habitants étaient les suivantes en 1853 :

- RIAILLÉ 4.996 ha 63 a 08 ca 2.349 habitants

- JOUÉ-SUR-ERDRE 5.448 ha 36 a 17 ca 2.796 habitants

- PANNECÉ 3.059 ha 27 a 90 ca 1.494 habitants

- TEILLÉ 2.855 ha 05 a 94 ca 1.741 habitants

- TRANS-SUR-ERDRE 2.255 ha 25 a 71 ca 1.217 habitants

Le Cadastre de 1838 a été établi en deux exemplaires, l'un est aux Archives départementales de Loire-Atlantique, l'autre est conservé à la Mairie de Riaillé. Ils sont tous les deux consultables. 

 

A - CARTE DE CASSINI (entre 1760-1785)

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Riaillé Nord-Ouest Riaillé Nord-Est
   
 

Riaillé Sud-Ouest

 

Riaillé Sud-Est

 

Signification des sigles

 

Les sigles des sièges des fiefs de la Meilleraie, de la Piardière et de la Cour-du-Bois figurent bien sur la carte. Le pavillon du sigle signalant les Maisons Nobles flotte au Logis du Maître de Forges de la Provostière. Par contre on ne trouve pas trace des chapelles des trois fiefs ainsi que celles de la Poitevinière et de Saint-Laurent qui n'existaient probablement plus. Les chapelles de la Provostière et de Bourg-Chevreuil sont bien référencées.

Trois moulins à vent sont répertoriés, ceux de Meilleraie, Haute-Pierre et Cossarde à la Bûchetière. Les autres moulins à vent qui fonctionnaient au 19° s ont du être construits après 1780 : Butte des Haies, Rochettes, Saint-Ouen, Druillais, Roullais. 

Tois moulins à eau figurent. Celui de la Benâte avec 2 roues à aubes,  ceux du Moulin-Pelé et de la Ferrière avec une seule roue. Et, bien entendu, les roues à aubes de la Poitevinière et de la Provostière.

A l’extérieur de Riaillé, il faut remarquer l’existence de l’étang du Pas-Chevreuil (sur la Meilleraie-de-Bretagne) et son haut fourneau. Le réservoir sur Auverné (Grand-Auverné de nos jours) qui alimentait la Forge-Neuve de Moisdon-la-Rivière. Ceux, également du Jeanneau et de la Vallée, aujourd’hui disparus.

La topographie a considérablement changée depuis la fin du XVIII° siècle, mais cette dernière est un excellent document d’archives qui nous permets de situer les lieux des administrations seigneuriales, les sources d’énergie hydraulique, les moulins à vent et les routes pas si nombreuses que cela.

Riaillé était pratiquement isolé des grands axes qui passaient néanmoins par Saint-Mars-la-Jaille, Saint-Sulpice-des-Landes, Joué-sur-Erdre, la Meilleraie-de-Bretagne…

La toponymie a peu changée, mis à part quelques variantes orthographiques. Nous avons remarqué cependant que l'Enclose s'appelait l'Enclos et non pas Lande-Close comme le suggère un Procès-Verbal du Conseil municipal de 1905, que l'on disait le Tertreau et non pas les Tertres-Hauts, que la Jardière s'appelait la Gérardière, que le bois entre Riaillé et Bonnoeuvre a perdu son appellation de Bois des Renardières au profit de celui de Forêt de Saint-Mars-la-Jaille qui le bordait par ailleurs. Que le hameau de la Grotte près de la Jouque s'appelle désormais la Justice !

 

B - CARTE DÉPARTEMENTALE DE 1830

 

 

B - CADASTRE DE 1838

HAUT- BOURG BAS-BOURG (Centre) BAS-BOURG (sud-est)
Aufraine Barillerie Benâte
Bodaclerie Bois-Laurent Bourg-Chevreuil
Brunaie Bûchetière Château-Meilleraie
Chevasné Conillère Cour-du-Bois
Enclose Frenaie Fretais
Grèserie Gibonnière Haut-Rocher
Haye Houssaie Jardière
Minaudière Noë Piardière
Poitevinière Provostière Poncereau
Saint-Ouen Vallière Saint-Louis

 

B - CARTE DES VILLAGES

 

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