LES FORGES DU PAYS DE CHÂTEAUBRIANT - Pages 137-176 & 243-247

Inventaire Général des Monuments et Richesses Artistiques de la France, Pays de la Loire - Département de Loire-Atlantique
Cahiers de l'Inventaire - Ministère de la Culture

(Ces pages concernant l'Histoire de Riaillé ont été recopiées et sont diffusées gratuitement à des fins culturelles par Noël Bouvet )

 

(Pages 137-176)

Origine et transport des matières premières: les territoires

 (…) Les forges de Riaillé tiraient la plus grande partie de leur charbon de bois de la forêt d'Ancenis et de Saint-Mars-Ia-Jaille, de petits bois dépendant de la baronnie et, à l'occasion, de la forêt de Vioreau toute proche.

(…) Au Sud, les forges de Moisdon et de Riaillé et le fourneau du Pas-Chevreuil tiraient leur minerai des minières qui environnent la forêt de l'Arche, sur les paroisses d'Abbaretz et de La Meilleraye. (…)

 

Halle à charbon de la Provostière vers 1980 Halle à charbon de la Poitevinière vers 1980

 

 Implantation des forges dans leur site.

 Lorsqu'à la fin du XVI° siècle ou au début du XVII°, apparurent les trois ateliers qui composent l'établissement de forge : le fourneau où l'on fabrique la fonte, la forge où l'on transforme la fonte en fer et la fenderie où l'on fend les fers, ces ateliers furent installés au pied de larges retenues, en aval d'étangs plus ou moins importants. Les étangs de La Poitevinière et de La Provostière sont parmi les plus vastes, 75 et 73 hectares, alors que celui de La Vallée aujourd'hui asséché et qui dépendait du même établissement avait une superficie de 19 hectares. Mais, situé en aval dans un vallon encaissé, il recevait les eaux des barrages d'amont et pouvait alimenter les roues une bonne partie de l'été. (…)

 (…) Les forges de Riaillé comprenaient aussi, à la fin du XVIII° siècle, trois sites disposés en chaîne sur le même ruisseau: le fourneau de La Poitevinière, la forge de La Provostière et la fenderie de La Vallée. Avant l'achat de la petite forge de La Vallée sur la commune de Joué par le duc de Béthune-Charost en 1717, le site de La Provostière possédait forge et fenderie. Après cet achat, on opéra une réorganisation de l'établissement, la fenderie de La Provostière fut transférée à La Vallée dont elle devint le principal atelier, complétée d'une clouterie. (…)

 (…) Au Sud, le fourneau du Pas-Chevreuil, bien qu'appartenant aux moines de l'abbaye de Melleray et situé dans la baronnie de Châteaubriant, était lié aux forges de Riaillé dépendantes de la baronnie d'Ancenis. Ce fourneau a été exploité par les fermiers de La Provostière et de La Poitevinière, d'abord pour leur propre compte, fournissant la fonte à leur forge de La Vallée, puis, après l'intégration de celle-ci au domaine d'Ancenis, d'une manière plus directe puisque l'enquête de 1772 (300) l'assimile à cet ensemble. (…)

  

Les hauts fourneaux

 (…) A titre d'exemple, un texte de 1756 donne une description précise du fourneau de la Poitevinière.

 "On sait qu'un fourneau propre à faire fonte est une masse de maçonnerie, dans laquelle on place un creuset, qui reçoit des mines de fer, que l'on convertit en fonte. Pour y parvenir il faut rassembler les parties ferrugineuses qui sont répandues dans la mine que l'on exploite, les débarrasser de la terre ou des corps étrangers, avec lesquels elles sont mêlées, et les réunir ensemble sous la dénomination de fonte. Cette opération se fait par la voie de la fusion que l'on se procure à l'aide d'un fourneau. La construction n'en est point uniforme, chaque pays a la sienne, qu'il continue de suivre par routine, ou par des circonstances analogues au terrain. Cette différence de surplus, ne consiste que dans les dimensions particulières de la bâtisse. Mais en général on commence par construire une masse de maçonnerie quarrée, dans le milieu de laquelle on laisse un vide, qui à La Poitevinière, est d'environ neuf pieds.

C'est dans ce quarré vide que le Fermier forme à ses dépens un creuset, dans lequel il jette les matières propres à se convertir en fonte, telles que la mine, la castine et le charbon. Ce creuset, ou la maçonnerie dont il est construit se nomme vulgairement éparées ou parois. C'est un mur circulaire qui se termine en voûte par le haut, et dans le milieu duquel on laisse un trou pour former le foyer du fourneau. Ce trou communique à la voûte, on l'appelle le gueulard, parce que c'est l'ouverture par laquelle les ouvriers jettent les matières propres à faire fonte. A u dessus du gueulard est encore une petite maçonnerie qu'on nomme la cheminée du fourneau. Les éparées qui font la voûte en dedans de l'ouvrage, forment à l'extérieur une espèce de plafond. C'est l'endroit sur lequel marchent les ouvriers pour le service du fourneau. Il consiste particulièrement pour cette partie, à passer de la chaussée sur le pont de charge pour aller jeter dans le fourneau, par le gueulard, les matières qui doivent être converties en fonte. Quoique les occasions d'aller dans les autres côtés du plafond soient rares, néanmoins pour prévenir les inconvénients, on l'entoure de petits murs en forme de parapets. On les appelle assez communément guide-hors. Comme ce n'est qu'une espèce de garde-fou on les fait légèrement et sans y chercher beaucoup de solidité. Ils ne coûtent pas lorsqu'il s'agit de les faire bâtir à neuf 15 livres de construction. D'après ces idées exactes et qu'on ne craint pas de voir contredites, il est clair que la partie essentielle d'un fourneau est celle qui forme les murs intérieurs qu'on appelle, comme nous l'avons dit, les éparées ou parois,- parce que ce sont ces murs qui sont exposés à l'action immédiate du feu qu'ils doivent appliquer aux matières qu'on jette dans le foyer. Sa violence en effet est telle qu'ils ne peuvent résister plus d'un an ou deux il est même fort rare qu'ils durent trois ouvrages (c'est le mot dont on se sert communément pour marquer le temps, au bout duquel on a éteint le feu du fourneau). Lorsqu'ils ont été absolument dégradés par le vitrail, le Fermier exploitant est obligé de construire un nouveau creuset à ses dépens, d'ou il résulte qu'en détruisant les éparées qui le forment on détruit en même temps la voûte, et le plafond qui le couvrent à l'extérieur. Il est également sensible que le massif de maçonnerie, qui entoure le fourneau proprement dit, ne contribue en rien à la conversion de la mine en fonte, il n'a pour objet que de conserver le creuset" (306) (voir annexe 31). (…)

 

Coupe du haut fourneau de la Poitevinière

 (…) Le second se trouve à La Poitevinière sur la commune de Riaillé. Ce haut fourneau qui s'est éteint dans le troisième quart du XIX° siècle doit sa sauvegarde au propriétaire de l'époque, le duc de Tourzel (*), qui a voulu que l'on conservât cet édifice en souvenir du passé industriel de la région, après sa désaffection. Ce fourneau est établi sur un site ancien, puisqu'une activité métallurgique y est attestée depuis le XV°, siècle (voir chapitre précédent). La première description des ateliers de cet établissement nous est fournie en 1702, (310) par une "rendue;' c'est-à-dire un inventaire de l'état des biens dépendant d'une forge, effectué en fin de bail. Cet acte mentionne l'existence de deux fourneaux de types différents, un fourneau "à double harnois" en état de marche dont les deux soumets sont estimés à 320 livres, un fourneau à "strie" autrement appelé "vieil fourneau" ou l' "ancien fourneau;' dont les soufflets estimés à 80 livres ne peuvent servir, "le fourneau n'estant pas en estat." On prévoit "la réfection de la masse du dict fourneau." C'est un fondeur, Trébuchet, qui est chargé de refaire l'ouvrage, c'est-à-dire l'intérieur (311). Ce dernier fourneau a dû être abandonné et détruit dans la première moitié du XVIII° siècle puisque les rendues de 1756 et 1765 (312) ne mentionnent plus qu'un seul haut fourneau.

 


 

 En 1756, un différend au sujet de l'entretien du fourneau opposa les héritiers de Michel Olivier et la veuve Heurtelou, anciens fermiers, à Briquet de la Grave, nouveau preneur. Les fermiers sortants durent se résoudre à la réparation de la masse. Pour cela ils firent appel au sieur Portail, premier architecte de la Ville de Nantes, "artiste distingué par ses connaissances," associé pour l'occasion au sieur Pipaud autre architecte entrepreneur de la même ville. Le marché fut passé le 29 juillet 1756, les travaux devaient être terminés le 25 octobre, "en sorte que le fourneau soit en état d'être mis en feu et puisse faire valablement fonte le premier novembre suivant." Ces architectes s'engageaient pour la somme de 6.000 livres à reconstruire à neuf le mur de la masse parallèle à la digue et à consolider la maçonnerie en différents endroits. Une fois les réparations achevées la procédure continua. On reprochait notamment aux architectes d'avoir assis la fondation du nouveau mur sur des "planches (...) au lieu de maçonnerie." Il a fallu attendre que cette querelle s'apaise pour que le fourneau reprenne son activité. Ce procès donne aussi une description précise du réseau hydraulique qui alimentait le fourneau et auquel on reprochait d'être défectueux. "En effet c'est contre la vérité que l'on suppose que l'état de la chaussée pouvait empêcher l'étang de La Poitevinièrede fournir l'eau nécessaire pour le service du fourneau. Car il ne faut pas se persuader qu'un ouvrage en exige une quantité prodigieuse. Il n'en faut que pour faire tourner la roue qui donne le mouvement aux soufflets. On a même grand soin qu'elle ne vienne pas avec trop d'affluence ou de rapidité sur les éclopes ou sceaux qui sont autour de cette roue et qui la reçoivent ,. sans quoi ils la feraient tourner avec trop de vivacité, ce qui pourrait faire casser les manigots et les soufflets. Aussi a-t-on soin pour prévenir cet inconvénient à La Poitevinière de la faire passer d'abord dans un noc ou conduit en bois, dont l'embouchure placée dans l'étang traverse la chaussée, et conduit par cette voie souterraine les eaux, que l'on augmente ou diminue au moyen d'une palle qui ferme quand on veut l'entrée du noc: de-là elles se fendent dans une huche qui les reçoit, et les fait passer ensuite dans le noc volant pour tomber sur la roue quifait agir les soufflets. De cette manière le noc en chaussée et le noc volant forment les deux branches d'une équerre, dont l'angle est la huche ou réservoir. On conçoit aisément par cette idée qu'il est facile de vérifier à l'inspection du plan en relief, qu'il ne faut ni une prodigieuse affluence, ni une excessive rapidité de l'eau de l'étang pour le service du fourneau quand il est en feu" (313)

 Pendant les guerres de la chouannerie, le fourneau fut incendié par les Blancs (314). On dut faire de nombreuses réparations pour le remettre en service. La masse du fourneau en maçonnerie de schiste ne dut guère souffrir: ce sont les appentis, les soumets et leur mécanisme ainsi que les halles attenantes qui furent sans doute la proie des flammes.

 Au début du XIX° siècle, l'enquête de Huet (315) précise les dimensions du bâtiment et du matériel annexe. Le fourneau de La Poitevinière avait alors 7,2 m de haut et 2,6 m de diamètre intérieur (sans doute le diamètre maximum), les soumets avaient 5,2 m de long et 1,10 m dans leur plus grande largeur.

 

Haut fourneau : élévation antérieure Vue du coté coulée

 

 En l'état actuel, le fourneau que l'on pense avoir été construit dans la première moitié du XVIII° siècle, n'a pas conservé son aspect originel. Seules certaines parties de la masse du fourneau appartiendraient à la construction initiale. La masse se présente sous une forme presque cubique de 9 m de côté et de 8 m de haut. La hauteur est supérieure de 60 cm aux dimensions données par Huet, cette augmentation étant sans doute due à un réhaussement de la masse. La cuve circulaire dont la forme est proche de celle décrite dans l'Encyclopédie a un diamètre maximum de 2,10 m. Cette cuve était déjà de forme circulaire en 1756 comme l'indique le texte descriptif du fourneau. Un réaménagement de l'établissement, au milieu du XIX° siècle amena d'importantes transformations (voir infra). Dans les années cinquante, la minoterie qui occupait les dépendances du fourneau depuis son extinction fut agrandie et la masse flanquée, sur le mur gauche, d'un bâtiment de parpaings à trois niveaux. (…)

 (…) A La Poitevinière, on reconstruit dans le dernier quart du XIX° siècle, sur l'emplacement de la maison du commis du fourneau, le logement du meunier qui lui a succédé. Dans la partie haute du hameau, une maison à pavillon dont les baies sont à encadrements de schiste, semble remonter au XVII° siècle, elle a dû être le logis d'un responsable de l'établissement.

 A La Provostière, les commis logeaient dans un édifice à deux niveaux couvert d'un toit à longs pans, construit sur une dénivelée qui faisait face à la forge. L'étage de soubassement donnant sur la cour devait servir de magasin. Quant au directeur, il louait un manoir élevé par un fermier à la fin du XVI° ou au début du XVII° siècle (354) sur un terrain lui appartenant à 200 m au Sud-Est de la forge. A la fin du XVIII° siècle (355) ce logis était appelé "maison du Pigneux’’, du nom de sa propriétaire de l'époque; Madame du Pigneux. C'est un bâtiment de plan rectangulaire, sur trois niveaux dont un étage de comble couvert d'un toit à croupes autrefois cantonné de quatre échauguettes. Il n'en subsiste qu'une au Nord-Est. Sur la façade antérieure, trois lucarnes en tuffeau éclairent les combles. Sur la façade postérieure, une tourelle d'escalier hors-oeuvre, de plan carré, couverte d'un toit en pavillon dessert les étages. (…)

 J.-F. B. et H. M.

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Notes :

(305) – GILLE B. Les Forges Françaises p. 161 ‘’Riaillé consiste en forges battantes, deux fourneaux et une fenderie, savoir : la grande forge de la Provostière, la petite forge de la Vallée, le fourneau de la Poitevinière, la fenderie de la Vallée, le fourneau du Pas-Chevreuil’

(306) - A.D. Maine-et-Loire: E 2855 : Mémoire pour messire Joseph René Olivier écuyer, seigneur de La Plesse, correcteur des comptes de Bretagne, tant en son nom qu 'en celui de ces cohéririers, comme ayant repris au lieu el place du feu sieur Michel Olivier, ancien conseiller et échevin perpétuel de la ville d’Angers (...) anciens fermiers des forges etct fourneau de l,a Provostière, La Valléc et La Poitevinière (...) contre Messire Armand Joseph de Béthune, Duc de Çharost. 1756

(*) - Le duc de Tourzel étant décédé en 1845, il s'agit plutôt de Marie Louis Augustin Vcte de Durfort (Paris 9 Dec 1838-Paris 27 Jun 1911); m. Paris 28 May 1864 à Anne Marie Eugénie de Montmorency (Paris 13 Mar 1840-Paris 10 Feb 1922). Il était le fils d'Emeric Laurent Paul Guy,  Duc de Lorge et de Civrac , (3 May 1802-15 Sep 1879) ; m. 14 Jan 1823 à Emilie Léonie du Bouchet de Sourches de Tourzel (1802-23 Apr 1844), soeur du duc de Tourzel. Héritier du duc de Tourzel, il  fit construire le château de la Poitevinière vers 1872.  [Généalogie Durfort site : http://pages.prodigy.net/ptheroff/gotha/durfort.html ]      (Note corrective de Noël Bouvet).

(310) - A.D. Loire-Atlantique: E VIII 1. Rendue des forges et fourneau de La Provostière et de La Poitevinière, 14 février l702.

(311) - Dans la rendue de 1702, le nouveau fermier consent à ce que "le dict Trébuchet refasse l'ouvrage du dict fourneau sans s’engager de le faire travailler comme fondeur après l'ouvrage."

(312) - A.D. Loire-Atlantique: E XXIX 77. Rendue des forges de LaProvistière et de La Poitevinière, 12 février 1756. E XXIX 79. Rendue des forges de La Provostière et de La Poitevinière, 2 septembre 1765.

(313) - A.D. Maine-et-Loire : E 2855 : Procès entre Olivier et consorts contre le duc de Béthune Charost, 1756

(314) – A.D. Loire-Atlantique: 1. 564. Lettre d'Auguste Garnier, directeur des forges et fonderie de La Provostière et de La Poitevinière, aux administrateurs du département, le 25 prairial an II. " La commune de Riaillé dans laquelle sont situés la forge de la Provostière et le fourneau de la Poitevinière, vient d’être pillée et désolée par les brigands, 32 hommes ont péri et 2 ont été blessés et mon fourneau de la Poitevinière, si nécessaire aux besoins de la République, que j’allais bientôt faire mettre en feu pour faire des boulets et obus, a été entièrement incendié par ces scélérats. Je voudrais bien pouvoir travailler de suite aux réparations de ce fourneau mais je ne peux commencer que quand il y aura quelque sûreté pour les ouvriers. Il faudra au moins 2 à 3 mois pour opérer ce rétablissement (...). Dans le nombre de chesnes abattus sur ma commune il y en a plusieurs, qui sont d’indispensable nécessité pour le rétablissement de mon fourneau. Il faudra aussi des planches de sapin pour faire d’autres soufflets. Je ne pourrai en trouver qu’à Nantes. Je demande que vous vouliez bien m’autoriser à en tirer de quoi en faire une paire de soufflets pour le fourneau. (...)’’

(315) - HUET (J.B.). Recherches statistiques.., p. 132.

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(Pages 243-247)

Annexe 1

 Visite des forges de Riaillé par un maître de forge suédois en 1662 (traduit par Jean-François Belhoste)

 Ce texte est extrait d'un manuscrit de 96 pages en allemand, récemment découvert aux Archives Nationales d'Oslo et publié en 1982 par le groupe d'Histoire de la métallurgie de l'Association des Maîtres de Forge Suédois (Jernkontoret Iron and stee! on the european market in the 17 th century, Stockholm, 1982, disponible au Jernkontoret, Box 1721, S - III 87, Stockholm, Suède). Quoique non signé, il est attribué à Abraham Cronström (1640-1696) qui appartenait à une importante famille de la métallurgie du centre de la Suède, alors l'une des plus puissantes du monde. Il voyagea, en effet, dans toute l'Europe au cours des années 1660 et notamment en France en 1662. Le manuscrit titré De la découverte des mines, de la connaissance des espèces et de la nature du minerai, ainsi que de son utilisation" expose toutes sortes de procédés techniques, donne d'intéressantes considérations sur le commerce et le prix des fers suédois exportés en France et en Hollande et décrit notamment des installations remarquables à Liège, en Lorraine, en Angleterre, en Westphalie et en Biscaye (procédé catalan). 

La seule usine décrite en France est précisément celle de Riaillé, sans doute à cause de son importance, mais aussi du fait de la proximité du port de Nantes. L'auteur était, en effet, très lié au commerce hollandais (le papier est aux armes de la ville d'Amsterdam), lui-même en rapport étroit avec le commerce nantais. Les Montullé fermiers de ces forges tenaient, rappelons-le, des entrepôts à la prée de Gloriette qu'ils louaient à des marchands hollandais. 

La description qui termine le manuscrit fourmille de détails sur les techniques utilisées, l'organisation du travail, les salaires, les prix, qualité exceptionnelle pour l'époque. Elle donne donc un tableau précis de ces forges, sans doute en 1662, juste avant que la construction des forges de Moisdon n'inaugure une nouvelle phase dans l'histoire de la métallurgie du Pays de Châteaubriant. On notera, en particulier, la présence de deux hauts fourneaux juxtaposés, de type wallon, la permanence, encore, de soufflets en cuir, juste avant que Guillaume Seigne n'introduise probablement les grands soufflets en bois, l'existence d'une fenderie. Les forges dePouancé et de La Hunaudière sont signalées, mais elles étaient alors toutes deux inactives. 

L'auteur utilise pour les valeurs, la livre et le sol, en alternance avec le guilder et le stüber (même le reichsthaller). Il est vraisemblable que ces dernières aient été utilisées en fait respectivement pour la livre et le sol. Le temps employé, d'abord le présent, devient soudain le passé: il est vrai que la rédaction date sans doute de 1670, alors que la visite avait eu lieu en 1662. La traduction ici proposée s'appuie sur le texte original de l'édition suédoise et la traduction anglaise qui y était proposée: elle comporte sûrement de nombreuses imperfections.

 Haut fourneau en France

 Le haut fourneau appelé La Poitevinière appartient au duc de Vendôme et est situé dans la baronnie d’Ancenis en Bretagne à 7 miles de Nantes et 4 d’Ancenis. Il est affermé par deux personnes qui paient 4.000 livres par an pour le « cours d’eau » (en français dans le texte) ou la chaussée. Le bois des alentours est utilisé en grande partie comme bois d’oeuvre et les exploitants doivent en acheter ou en faire acheterà des propriétaires privés. Les charbonniers comptent en sacs de charbon de bois, l’équivalent d’une pipe d’Anjou. Le sac appelé « corde » (en français il y a manifestement une erreur) est payé 5 stüber sur le site de charbonnage près de la meule. Pour le transporter jusqu’au haut fourneau ou à la forge, il est payé 3, 4 à 5 stüber (sans doutepour  sous) par sac selon la distance. Le charbonnier paye ensuite sur les 5 stüber qu’il reçoit les « dresseurs » (en français) qui abattent les arbres et construisent les meules, et ont l’habitude ici de charbonner avec des meules de fagots. Le bois n’a qu’une ½ aune française, soit une aune suédoise de longueur, il est disposé sur trois étages. La meule est de taille variable et donne selon la quantité de bois disponible alentour de 40 à 80 ou 90 sacs. C’est généralement du bois de chêne. Pour dresser une meule, il faut six jours, elle doit ensuite brûler pendant huit. Les charbonniers font un nouveau sol pour chaque meule, car cela leur est plus facile que de traîner le bois. Ils laissent cependant un peu de menu charbon sur les places, mais ce qui reste, le commis le end aux cloutiers pour 6 stüber le tonneau, c’est sa gratification.

 Le minerai qui est utilisé ici est de deux types, l’un est riche mais quelque peu cassant, l’autre pauvre mais pourtant bon. Le premier est extrait à une mile et demi de là au chêne Trovy et coute par conséquent cher en transport, à savoir 30 stüber par pipe qui s’ajoute aux 15 stüber de l’extraction. Il est peu employé et il n’y a que deux à trois « mandekes » (fosses ?) pour 10 du second minera. On prend celui-ci à un ½ mile du haut fourneau. Il coute autant que l’autre à extraire, mais seulement 15 sous à transporter. Il revient ainsi à 30 sous rendu à l’usine. Ces minières sont situées sur une hauteur et sont faciles à transporter, dans la mesure où elles ne nécessitent aucun boisement. Le minerai se trouve en veines de telle manière qu’il peut se retirer avec des pelles et des pioches. Elles ne s’enfoncent pas au-delà de 1 à 1 ½ brasse et l’on trouve davantage de minerai en surface qu’en profondeur. Le minerai est concassé sur le site d’extraction sans être grillé, car il est suffisamment friable. Il est ensuite transporté à dos de cheval et de mulet jusqu’au haut fourneau à raison de 6 chevaux par pipe. On paye une redevance annuelle à une abbaye sur le terrain de laquelle on fait l’extraction. Le haut fourneau était construit presque selon la forme wallonne, mais en plus petit. Il y avait deux fourneaux côte à côte pour autoriser les réparations et permettre un travail plus intensif. Le diamètre au sommet était de (…), plus large au milieu et au bas à nouveau plus étroit. On utilisait des soufflets en cuir qu’on disait aussi bons et qui pouvaient durer 1 an, 1 ½ an et même 2 ans. Il y avait six ouvriers, trois à la coulée et trois au chargement, plus une femme qui nettoyait le minerai. Le maître recevait 6 guilder (sans doute pour livre) ; deux des chargeurs chacun 70 sous ; son premier valet 6 guilder ; un valet 45 sous ; l’autre valet 45 sous ; la femme 25 sols, le tout par semaine. La pierre à chaux appelée là bas « castine » était extraite à 2 miles ½ de là et coûtait 12 sous à concasser et 3 sous à transporter par pipe. Par 24 heures, on faisait 18, 19, 20 ou 21 enfournements selon la marche du fourneau. Chaque enfournement consistait en 10 bannes de minerai, environ 1/6 de pipe et 2 bannes de chaux. On ajoutait 3 charges de charbon de bois qui faisait une pipe, ce qui donnait par jour environ 3.000 livres de fonte. Les gueuses étaient grandes et on en coulait d’un poids net de 1.800 à 2.000 livres. Il y avait donc un enfournement par heure et deux demi gueuses coulées chaque 30 heures. Le minerai était lavé probablement, de manière à ce que la terre ne donne pas trop de scories. Ce minerai ne produisait d’ailleurs pas beaucoup de scories. Près du haut fourneau, se tenait un commis ou un comptable qui comptait et notait le minerai et le charbon reçus. Son salaire était de 50 reichsthaller (sans doute 200 livres), plus la nourriture. On coulait aussi des boulets de 6, 8 à 12 livres. On n’utilisait pas de la terre, mais des moules en fer, à l’intérieur desquels la fonte était versée avec une poche avec une poche à main assez courte.

 Le marteau se situe en contrebas à un petit ½ mile. Les gueuses y étaient transportées sur des voitures. Le coût de chaque voyage était de 12 sous. Les gueuses étaient ensuite refondues et transformées en petites pièces de fer. Il y avait trois foyers pour un marteau, et 15 ouvriers qui auparavant étaient payés à la pièce et tous ensemble 8 guilder 16 stüber par millier de livres produite. Il faut noter qu’ils doivent maintenant avoir plus, au moins 10 livres comptées par millier, qui leur sont donnés chacun séparément, et les autres à l’avenant. Les outils leur sont payés à part de même que les pots de vin. Lorsqu’ils étaient inoccupés de temps en temps au cours de l’année, ils recevaient en compensation 7 sous par semaine pour leur subsistance. Il en allait de même au haut fourneau, mais seulement pour trois personnes, le maître fondeur, le valet de fonderie et le chargeur ; les autres étaient renvoyés quand il n’y avait plus de travail. Les ouvriers étaient payés en espèces tous les 8 à 14 jours sur le lieu même de la forge. Ils étaient logés gratuitement dans de petites habitations construites spécialement pour eux.

 La perte de poids à l’affinage était estimée à un tiers. Personne ne pouvait dire combien de charbon de bois était utilisé, seul était connu le total utilisé dans toute l’année qui était environ de 20.000 pipes. La mesure de poids utilisée était la même que celle de Nantes. Le coût du transport jusqu’à Nantes s’élevait à 5u sous par millier de livres de fer, plus 2 sous de droit d’entrée. On devait faire 2 miles par terre et le reste par eau. A la forge étaient employés deux commis, l’un pour la réception des charbons et des fontes et s’occuper d’affaires diverses tels que le travail en forêts, l’entretien des outils, etc., l’autre pour recevoir aussi les fontes, assurer le débit vers les bateaux, tenir les comptes avec le personnel, etc. Ils étaient payés comme au haut fourneau 50 reichsthaller « per annum » en étant nourris gratuitement. La quantité de fer produite chaque année s’élevait à environ 60 milliers de livres, valant couramment en 1662, 90 livres le millier, livré à Nantes, affranchi de touts frais. Les assortiments les plus demandés étaient les barres à quatre arêtes, longues et aplaties servant à fabriquer des fers de charrue et toute sortes d’outils pour le bâtiment. Il y avait aussi une fenderie. Le fer en verge coûtait 100 livres le millier.

 Aucune des forges de Bretagne ne payaient le droit au roi, mais celles d’Anjou étaient soumises au péage d’Ingrandes, montant à environ 10 guilder par millier de livres. Une usine située à 6 miles de la Poitevinière (celle de Pouancé) est sans activité parce que ses propriétaires ne veulent pas payer le péage. Elle produisait autrefois de grandes quantités de fer, disposant d’une situation avantageuse pour la forêt et le minerai. La Hunaudière est une usine éloignée de 5 miles, mieux pourvue en forêt que la Poitevinière. On y produisait au plus 4 à 500.000 livres par an. Elle est inactive.

 Les minéraux en France ont le privilège de pouvoir être exploités n’importe où et avec l’obligation pour les propriétaires du sol d’aménager leur terrain en faveur des inventeurs, quelque soit l’endroit où il se trouve. Ils ne reçoivent d’ailleurs aucune indemnité pour le transport ou la cession de leur bien.

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Annexe 2

 Actes concernant les forges de La Poitevinière et de La Provostière dans les deux premiers tiers du XVII° siècle.

 - 25 décembre 1600. Bail par Marie de Luxembourg, veuve du duc de Mercœur, pour 9 ans à Jacques Belot et Catherine Guillot, sa femme, des forges à fer et moulins à blé avec toutes leurs dépendances, plus la coupe de 25 arpents de haute futaie, le tout pour 3.300 livres. (Notes personnelles de l'abbé Trochu, provenant des archives de la cure de Riaillé disparues depuis).

 - Décembre 1603. Révision du bail aux mêmes, il commencera le 1er mars 1604 et finir le 28 février 1610. (Cité dans l'acte ci-dessous du 11 décembre 1607).

 - Novembre 1607. Prolongation anticipée pour 6 années supplémentaires, à compter du 1er mars 1610. (Ratification par Marie de Luxembourg. Acte du 11 décembre 1607, A.N., M.C. Et. VIII, 571).

 - 25 juin 1611. Après le décès de Jacques Belot, le bail est repris par son beau-fils Pierre Paris et le mari de sa belle-fille Raoul Montullé, aux mêmes conditions qu'auparavant. (Consentement par Marie de Luxembourg. Acte du 25 juin 1611, A.N., M.C. Et. VIII, 578).

 §- 8 février 1614. Bail pour 7 ans à compter du 1er mars 1616 à Lancelot Duchesnay, sieur de La Vanne, demeurant paroisse Saint-Aubin de Pouancé - peut-être maître des forges de Pouancé - des moulins à blé et forges à fer "tant fourneau, chaufferie qu’affinerie », avec la fourniture de 4.000 cordes de bois provenant de la forêt de La Poitevinière et au même prix que dans le bail précédent, soit 1.200 livres pour les moulins et forges et 2.400 livres pour les 4.000 cordes de bois. (Bail du 8 février 1614, A.N., M.C.. Et. VIII, 586).

 - Mars 1616. Le bail précédent est apparemment résilié, car au cours des guerres de la minorité de Louis XIII, deux régiments du duc de Vendôme, gendre de Marie de Luxembourg, logent à Riaillé et à La Poitevinière. Des soldats brutalisent les ouvriers des forges, brûlent le charbon, enlèvent le cuir des soufflets, emmènent sur des chevaux des forges le mobilier de la maison de Raoul Montullé et Pierre Paris à La Provostière. L'épouse du premier, Marie Paris, se réfugie à Ancenis et meurt à son retour. Après enquête, Marie de Luxembourg accorde 24.000 livres de dédommagements aux maîtres de forges. (Notes de l'abbé Trochu).

 - 1620. Achat par la ville de Nantes à Galais Belot, au nom de Raoul Montullé et Pierre Paris maîtres de forges à La Poitevinière, de 2800 boulets de canons pesant 10.946 livres. (A.C. Nantes. E 169).

 - 1621 ou 1622. Bail des forges et moulins à blé à Pierre Paris seul, après le décès de Raoul Montullé.

 - 13 mai 1626. Prolongation anticipée du bail à Pierre Paris par Françoise de Lorraine, épouse de César de Vendôme, pour 7 ans à compter du 1er mars 1628, moyennant 2.200 livres par an. (Cité dans l'acte ci-dessous, devant les notaires de Nantes David et Beaufoy).

 - 6 février 1629. Nouvelle prolongation anticipée du bail à Pierre Paris pour 7 ans à compter du 1er mars 1635. La propriétaire s'engage à construire à ses frais un "fourneau double à faire canon !" moyennant quoi, le prix du nouveau bail est porté à 2.400 livres par an. (Acte du 6 février 1629, A.N., M.C. Et. CXV, 57).

 - 8 mai 1637. Bail par Galais Belot et Antoine François de Malleville par l'abbé de La Meilleraye d'un emplacement pour la construction d'une nouvelle forge. Un haut fourneau est effectivement construit au lieu dit du Pas-Chevreuil. (Cité dans l'acte ultérieur du 22 décembre 1637, devant Buin, notaire à Nantes).

 - 22 mai 1637. Subrogation du bail précédent à Pierre Paris, alors sieur de La Provostière. Remboursement prévu de 1.000 livres à Galais Belot et 12.000 livres à Antoine François de Malleville. (Cité dans l'acte ultérieur du 22 décembre 1637, devant Buin, notaire à Nantes).

 - 24 septembre 1637. Prolongation anticipée à Pierre Paris du bail de La Poitevinière pour 9 ans, à compter du 1er mars 1642, pour 2 400 livres par an. (Cité dans l'acte ultérieur du 22 décembre 1637, devant Buin, notaire à Nantes).

 - 02 décembre 1637. Subrogation par Pierre Paris sieur de La Provostière à François .Montullé, sieur de Longlée, demeurant à La Fosse de Nantes, Claude Montullé demeurant chez Pierre Paris et Antoine François, sieur de Malleville, demeurant aussi à La Fosse, de son bail de La Poitevinière et de son droit à l'exploitation des forges de La Meillerave moyennant la rétrocession de 5.000 livres par an. (Acte du 22 décembre 1637, A.D. Loire-Atlantique, E II 97).

 - Janvier/avril 1639. Acquisition, en quatre actes, par Antoine François de Malleville demeurant à La Fosse, François Montullé de Longlée demeurant à La Fosse et Claude Montullé de Pommereul demeurant en la maison de La Fendrye, paroisse de Riaillé, du pré et du moulin à tan de La Vallée. Ils prévoient, peut-être, d'y construire une forge et une fenderie, approvisionnées par le haut fourneau du Pas-Chevreuil. Mais le projet n'est pas réalisé. (Acte du 13 janvier. 15 février, 22 février et 7 a\Til1636 devant Buin, notaire à Nantes, A.D. Loire-Atlantique, E 781).

 - 1er mars 1651. Début d'un nouveau bail à François Montullé de Longlée et Antoine François de Malleville pour 2.400 livres par an.

 - 12 mai 1652. Vente à réméré pendant deux ans par César de Vendôme des forges et moulins à blé de La Poitevinière à René de Mézangé, écuyer, seigneur du Bois de Riaillé et Jeanne Biré, son épouse, pour 45.000 livres. (Cité dans l'acte ci-dessous. Prise de possession le 4 juin 1652 selon les notes de l'abbé Trochu).

 - 9 juin 1652. Vente par César de Vendôme à Claude Marquis du Chastel, baron de Garlot, Vicomte de Saint-Nazaire, de la baronnie d'Ancenis avec toutes ses dépendances, y compris forêts, étangs, moulins et forges, pour 350000 livres. Une somme de 180.000 livres doit être payée dès la ratification de Françoise de Lorraine, épouse du vendeur, et le reste remboursé à divers créanciers, dont René de Mézangé, (45000 livres à la suite de l'annulation de la vente séparée des forges), Louis Michel, sieur de La Hardière, procureur fiscal d'Ancenis, Mathurin François, sieur de Beausoleil et son fils, fermier des forges, Antoine François, sieur de Malleville (ce dernier pour une obligation de 25 000 livres du 20 avril 1652). La duchesse de Vendôme ayant refusé de ratifier la vente, l'acte est invalidé. (Acte du 9 juin 1652, A.D. Loire-Atlantique, E II 164, notaire Belon. Dans la même liasse, nombreuses obligations du Marquis du Chastel pour payer la baronnie, notamment une obligation de 750 livres de rentes et 12.000 livres de capital (soit 6,25%) envers François Montullé. Le remboursement de René de Mézangé intervint le ( 4 septembre 1652 pour 46.790 livres, 13 sols (capital et intérêts), selon les notes de l'abbé Trochu).

 - 28 août 1655. Bail des forges pour 8 ans à compter du 1er mars 1657 pour moitié à François de Montullé, sieur de Longlée, demeurant à La Fosse et pour l'autre moitié à Jacques Constantin, seigneur d'Aunay, Conseiller au Parlement de Bretagne, demeurant à Angers et Pierre François, sieur de Malleville, demeurant à La Fosse, gendre et fils de feu Antoine François de Malleville. Le prix est fixé à 4.000 livres par an. (Acte du 28 août 1655, A.D. Loire-Atlantique, E II 176, notaire Belon. Pierre François de Malleville est assisté par son grand-père, Mathurin François de Beausoleil, négociant à Nantes, chez qui il demeure. Le contrat contient, en outre, des arrangements à propos des dégradations de bois, dont la fourniture a fait l'objet de contrats séparés, le dernier avec François Montullé de Longlée).

 - 19 novembre 1656. Transaction entre le Prince de Conti, propriétaire de la châtellenie de Nozay, et François Montullé de Longlée, fermier de La Poitevinière, accordant à ce dernier le droit de tirer du minerai sur les landes de la paroisse d' Abbaretz pendant quatre ans, jusqu'en novembre 1660, moyennant 60 livres. (Acte du 19 novembre 1656, A.D. Loire-Atlantique, E II 180, notaire Belon).

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 Annexe 10
 

 Baronnie d’Ancenis

 - 18 mai 1657. Echange entre César de Vendôme et Gabriel de Boislève, évêque d' Avranches, de la baronnie d'Ancenis contre la terre et seigneurie de Longny, avec les compensations correspondantes. (Mention dans la vente du 29 mai 1709).

 - 13 mars 1660. Vente par Gabriel de Boislève de la baronnie d'Ancenis à Armand de Béthune, duc de Charost, en échange de 773.000 livres, sur lesquelles 639.111 ont été payées comptant, dont 230 000 livres par un emprunt, produisant 11.500 livres par an, sur Nicolas Fouquet surintendant des finances et beau-frère du Duc. (Mention dans la vente du 29 mai 1709).

 - 22 octobre 1680. Cession de la baronnie à Armand II de Béthune en faveur de son mariage avec Marie Thérèse de Melun, à charge de payer les 220.000 livres de principal restant à payer. (A.N., M.C. Et.LXXVII, 15).

 - 29 mai 1702. Cession par Armand de Béthune à son fils, Paul-François de la baronnie d'Ancenis pour 440.000 livres, compensées par différentes dettes. (A.N.,M.C. Et. LXXVII).

 - 20 mai 1705. Bail pour 9 ans à compter du 9 mai 1706 à Jacques Rouillon, prête nom de François Rousselet, écuyer, sieur de Gravolle et Renée Françoise Hiret son épouse, demeurant à Angers, des revenus de la baronnie: droits seigneuriaux, dont passages sur la rivière de Loire, métairies à Ancenis et Belligné, moulins à Ancenis, Varades, Belligné, Mouzeil et Riaillé (dix au total), étangs, bois taillis de Varades..., avec un logement dans le château d'Ancenis. Le prix est de 10.000 livres par an, payables en deux termes. (A.N., M.C. Et. LXXVII, 88).

 - 9 mai 1715. Prolongation aux mêmes, qui s'associent à René Cesbron sieur de la Villette et Marguerite Rousselet son épouse, et prennent en outre à partir du 15 février 1720 le bail des forges de Riaillé. (Voir annexe des actes de forge).

 - 3 février 1727. Bail pour 9 ans à compter du 9 mal 1729 des mêmes revenus que ci-dessus, plus les forges de Riaillé à Michel Olivier, marchand à Angers, et Louis Christophe Cassin, aussi marchand à Angers, sous la caution de Louis Mathurin Poulain, écuyer, sieur de Vaujoye, trésorier de France en la Généralité de Tours, demeurant à Angers, résiliée en 1728 pour celle de Jean Baraléry, officier de la grande fauconnerie eu roi, et Jean Heurtelou. Le prix global est fixé à 25.000 livres, dont 15.000 livres pour les domaines et 10.000 livres pour les forges. (A.N., M.C. Et. VIII, 977).

 - 2 mars 1737. Donation par Paul François de Béthune,à son fils François Joseph, en faveur de son mariage, de la moitié de la baronnie d'Ancenis estimée à 285.000 livres (A.N., M.C. Et. LI, 903).

 - 9 mai 1738. Le revenu de la baronnie est dissocié de la ferme des forges de Riaillé et sans doute mis en régie. (Mémoire pour Joseph René Olivier, contre Armand Joseph de Béthune. A.D. Maine-et-Loire, E 2855).

 -  27 juillet 1739. Partage entre Paul François de Béthune et François Joseph, son fils, qui reçoit toute la baronnie d'Ancenis estimée à 570.000 livres. (A.N., M.C. Et. VIII, 1031).

 - 26 octobre 1739. Au décès de François Joseph, son fils Armand Joseph hérite de la baronnie d'Ancenis. (Inventaire après décès le 25 novembre 1739, A.N., M.C. Et. VIII, 1033).

  

Pages 250-252

 Annexe 14 

Forges de La Poitevinière, La Provostière, Pas-Chevreuil et La Vallée

 - 1668. Bail des forges de Riaillé (La Poitevinière et La Provostière) à Guillaume Lecourt, écuyer, banquier à Vannes, et René Chaston maître des forges de Pouancé pour 5.000 livres par an. François Montullé de Longlée, précédent d'ailleurs, leur cède pour 180.000 livres, payables en 6 ans, tout le bois sur pied et bûché qu'il est en droit de prendre en forét d'Ancenis, les charbons qui lui restent, 10.000 cordes que Gobert, banquier à Rennes, doit lui fournir en forêt de Vioreau et tous les minerais, castines et pierres d'ouvrage qui lui restent en stock. (Jean Meyer, La noblesse bretonne... p.902-903).

 - 1er octobre 1670. Bail des forges de Riaillé pour 9 ans à compter du 1er mars 1682 à René Chaston maître de forge et sa femme, moyennant 5.000 livres par an et vente de la coupe des taillis de la forêt de La Poitevinière pour 25.000 livres payables le 1er mars 1680. (Contrat de vente Portier, notaire à Candé, cité dans la transaction du 20 décembre 1683).

 - 2 mars 1671. Permission accordée par les religieux de Melleray de tirer le minerai qui se trouve sur leurs terres moyennant 150 livres par an. (Contrat devant Papain, notaire à Ancenis, cité dans la transaction du 20 décembre 1683).

 - 20 octobre 1672. René Chaston cède le bail des forges de Riaillé et la coupe de la forêt de La Poitevinière à Guillaume Lecourt. (Contrat devant Huet, notaire à Ancenis, cité dans la transaction du 20 décembre 1683).

 - 20 décembre 1683. Transaction entre Armand de Béthune et Guillaume Lecourt, associé de son fils Philippe Lecourt, sieur de Petiteville, suite à des difficultés survenues entre eux pour non payement de la coupe des taillis et réclamations concernant un incendie arrivé en 1676 dans une partie de la forêt. Le bail du 1er octobre 1670 est

prorogé jusqu'au 31 décembre 1692. La coupe de la forêt est réduite de moitié, divisée en 9 portions égales à exploiter l'une après l'autre durant les 9 années restantes du bail. Le prix de la ferme est porté à 6.000 livres, affouage compris, payable en deux termes. (A.N., M.C. Et. LXXVII, 24). Achat par Philippe Lecourt  sieur de Petiteville à Marie François, héritière d'Antoine François sieur de Malleville d'un fonds au Pré de La Vallée où il y avait autrefois un ,moulin à tan. Le prix de 400 livres est payé par une lettre de change sur Danguy père et fils, marchands à La Fosse de Nantes, beau-père et beau-frère de l'acquéreur. Une fenderie est construite peu après sur le site de La Vallée. (Acte devant Macé, notaire à Saint-Mars-la-Jaille. A.D. Loire-Atlantique, E 781. La fenderie est mentionnée dans l'acte du 29 avril 1693).

 - 2 avril 1693. Achat par Philippe Lecourt de Petiteville,-résidant alors au fourneau du Pas-Chevreuil de la métairie du Tertre avec toutes ses dépendances pour 2 000 livres. Il fera construire peu après une forge d'affinerie sur le site de La Vallée, pour disposer d'un ensemble intégré au Pas-Chevreuil et à La Vallée concurrent de celui de Riaillé. (A.D. Loire-Atlantique. E 781 ; le projet de construction d'une forge à La Vallée est mentionné dans le bail du 29 avril 1693).

 - 29 avril 1693. Bail pour 9 ans à compter du 1er février 1693 des forges de Riaillé à Yves Le Beau l'aîné, ancien procureur fiscal de la baronnie d'Ancenis, René Boutheiller négociant au quartier de La Fosse à Nantes et René Dussaulle 111aître de forges, avec la coupe de la moitié de la forêt de La Poitevinière contenant 772 journeaux, pour 5.500 livres par an. Les preneurs disposent, en outre, d'une coupe d'environ 70 journeaux acquise dans la même forêt de Jean Joseph de Montullé, le 11 décembre 1692, à charge de payer 1.500 livres. Ils sont tenus, enfin, de faire construire à leurs frais, une fenderie sur la chaussée de La Provostière, dont le coût de construction sera remboursé en fin de bail. La fenderie de La Vallée reste, en effet, la propriété de Philippe Lecourt. On notera que la fenderie mentionnée à Riaillé en 1639 avait alors disparu (A.N., M.C. Et. LXXVII, 44).

 - 8 juin 1693. Société entre Yves Le Beau, René Boutheiller et René Dusaulle pour l'exploitation des forges de Riaillé. Ils ont déjà avancés 14.062 livres 10 sols. René Boutheiller fournira en plus 1.200 livres d'avance par mois ''Jusqu'à ce qu'il y ait de l'argent provenant des forges." René Dusaulle recevra pour la régie des forges et fourneaux la somme de 800 livres par an, plus le logement et le chauffage ainsi que le tiers des profits. Yves Le Beau aura 300 livres par an pour la réception des fers et marmites, le magasinage et les frais de voyage correspondant. Le contrat. mentionne l'existence de marchés de bois avec le Marquis de La Tour Landry et un sieur Malherbe. (Acte devant Delalande, notaire à Nantes. A.D. Loire-Atlantique, E II 644).

 - 11 avril 1699. Bail des forges de Riaillé pour 9 ans à compter du 15 février 1702 à Michel Cailleu, bourgeois de Paris, ancien contrôleur des rentes de l'Hôtel de Ville, sous la caution de François Ménant, écuyer, sieur du Plessis, conseiller secrétaire du roi à Paris, avec l'affouage d'une moitié de forêt de La Poitevinière pour 6 000 livres par an. Une société pour l'exploitation du bail est constituée avec Jacques Chaston, ancien directeur des forges de La Hunaudière, et son épouse Jacquette Chaillou, associé pour 1/4, mais celui-ci décède avant le début de l'exploitation. (A.N., M.C. Et. LXXVII, 67 ; la société est mentionnée dans la rendue du 14 février 1702 devant le notaire d'Ancenis. A.D. Loire-Atlantique, E VIII).

 - 5 avril 1707. Bail des forges de Riaillé pour 9 ans à compter du 15 février 1711 à Germain Laurencin père, Germain Laurencin fils, marchands à Nantes, et René Dusaulle, avec même affouage que précédemment, pour 6.000 livres par an. Une société est constituée ultérieurement pour l'exploitation du bail entre les Laurencin, Henry Louvel, marchand à Nantes, d’Armand Jules Barbier, directeur des forges. (A.N., M.C. Et. LXXVII, 100; la société est mentionnée dans l'acte du 4 mai 1717).

 - 9 janvier 1710. Achat aux héritiers de Françoise Danguy, veuve de Philippe Lecourt, par les Laurencin, père et fils, demeurant à Nantes à La Prée de Gloriette, et par René Dusaulle demeurant à La Provostière, chacun pour une moitié, de la forge et de la fenderie de La Vallée, avec leurs magasins et la métairie du Tertre, les outils et les bestiaux qui les garnissent, ainsi que les outils servant à l'exploitation du haut fourneau du Pas-Chevreuil. Le prix est fixé à 17000 livres pour le fonds et 4.000 livres pour les outils et bestiaux. Les acquéreurs doivent livrer pour s'en acquitter 300 milliers de fer de La Provostière bien forgé, moitié en verges (2/3 de menues et 1/3 de seconde et troisième sorte), quart en fer plat et carré de 35 à 40 livres par barres et quart en pourpencées de 3 à 4 feuilles à la barre. (Acte devant Lebreton, notaire à Nantes, A.D. Loire-Atlantique, E. 781).

 - 20 août 1714. Marché entre les Laurencin et le seigneur de La Motte Glain pour la vente de bois taillis à 50 sous la corde afin d'approvisionner le haut fourneau du Pas-Chevreuil. (Mention dans l'acte du 4 mai 1717).

 - 4 mai 1717. Achat par Paul François de Béthune Charost à Germain Laurencin fils, Elisabeth Loppé et sa mère, Henri Louvel et Armand Jules Barbier des forges de La Vallée et de leurs dépendances, y compris les outils du haut fourneau du Pas-Chevreuil. Le prix est encore fixé à 21.000 livres, payable par livraison de 300 milliers de menues verges au magasin de Laurencin à Nantes entre 1720 et 1722. (Acte de vente Gendron, notaire à Nantes, A.D. Loire-Atlantique. E Il 886).

 - 15 février 1720. Début du bail de 9 ans des forges de Riaillé et de La Vallée, avec la jouissance des outils du haut fourneau du Pas-Chevreuil et le même affouage que précédemment à François Rousselet de La Gravolle demeurant au château d'Ancenis Armand Louis Rousselet, juge de la monnaie à Rennes, et René Cesbron, seigneur de- La Villette, écuyer, au lieutenant de la connétablie et maréchaussée de France, époux de Marguerite Rousselet, demeurant alors au château de Serrant à Saint-Georges sur Loire, pour 4.500 livres et la charge de titrer les 300 milliers de fers en verges à Laurencin et consorts pour le payement des forges de Riaillé. (Acte devant Bailly, notaire à Paris, non retrouvé. Mentions dans les actes du 4 mai 1717 et 24 février 1723).

 - 24 février 1723. Transaction entre René Cesbron demeurant à la forge de La Poitevinière ; et Germain Laurencin pour mettre fin aux contestations qui s'étaient élevées à la suite de la rendue des forges et du retard de livraison des 300 milliers de fer. René Cesbron et ses associés acceptant de payer en leur place 40.000 livres en espèces. (Acte devant Boumet, notaire à Nantes. A.D. Loire-Atlantique, E II 345).

 - 1725-1727. Comptes entre l'Abbaye de Melleray et René Cesbron pour l'exploitation du haut fourneau du Pas-Chevreuil : la ferme du haut fourneau s'élève 1.000 livres par an payables en deux termes. 1.548 pipes de minerai sont livrées eu 1725, faisant 500 livres, 880 pipes en 1726, faisant 88 livres, 1.593 pipes de charbon à 35 sous la pipe sont livrées en 1725 et 1726, faisant 2 787 livres 15 sous. En 1727, l'abbaye reçoit en payement 30 milliers de livres de fer, estimées 120 livres le millier, mais revendues en fait 115 livres. (A.D. Loire-Atlantique, 1 J 226-228).

 - 3 février 1727. Bail des forges de Riaillé et de La Vallee, avec leurs affouages et dépendances, pendant 9 ans à compter du 15 février 1729 et 10.000 livres par an, à Michel Olivier, marchand et échevin d'Angers, époux d'Ambroise Cassin, et Christophe Cassin, aussi marchand d'Angers, époux de Renée Françoise Germain, sous la caution de Louis Mathurin Poulain, trésorier de France en la Généralité de Tours, époux de Catherine Bugarel, demeurant à Angers. Cette caution est résiliée le 27 mars 1728 et remplacée par celle de Jean Baraléry, officier de la Grande Fauconnerie du roi, de Jean Heurtelou et de Jeanne Simon. La rendue du 15 février 1729 constate un très mauvais état des installations, René Cesbron "Ayant mal fait ses affaires dans celle entreprise était hors d'état de les réparer." Un acte notarié du 28 février 1729 fixe le montant des réparations à faire à 8.208 livres 18 sols 7 deniers et la valeur des hauts fourneaux, forge et fenderie à 6.054 livres 18 sols. (A.N.M.C. VIII, 977, contenant des références à des actes passés devant les notaires Bardout et Davy à Angers; les difficultés du début du bail sont décrites dans un mémoire pour Joseph René Olivier et Jeanne Simon contre Armand Joseph de Béthune, Marie Françoise Girault, Nicolas Portail et Jean Pipault, A.D. Maine-et-Loire, E 2855).

 - 4 mai 1736. Prolongation du bail précédent pour 9 ans à compter du 15 février 1738 à Michel Olivier sous la caution de Jean Baptiste Baraléry. Mêmes conditions générales, mais avec un prix réduit à 8.250 livres par an. (Notes de l'abbé Trochu).

 - 5 février 1747. Le bail est prolongé à Michel Olivier et Jean Heurtelou. Mêmes conditions générales, mais le prix est encore réduit à 8.000 livres. (Notes de l'abbé Trochu).

 - 30 mars 1755. Bail des forges de Riaillé et de: La Vallée, avec leur affouage et dépendances pour 9 ans, à compter du 15 février 1756 et 8.500 livres par an, à Gabriel Jacques Briquet sieur de La Grave, bourgeois de la ville de Mézières en Brenne (Indre) et Marie Françoise Girard. Par suite des contestations avec les anciens fermiers, le haut fourneau de La Poitevinière, reconstruit, ne fonctionnera pas pendant toute la durée du bail. Seul sera mis à feu celui du Pas-Chevreuil. (Notes de l'abbé Trochu. Mémoire pour Joseph René Olivier. A.D. Maine-et-Loire, E 2855).

 - 17 juin 1764. Bail des forges de Riaillé, de La Vallée avec leur affouage et dépendances pour 9 ans à compter du 15 février 1765 et 9.000 livres par an, à Michel Dubois, demeurant à Laval, Olivier Dubois et Julien Leclerc de la Flecheraye, associé par ailleurs, dans l'exploitation des forges Chailland et de Port Brillet (Mayenne). (Notes de l'abbé Trochu).

 - 24 septembre 1765. Bail du haut fourneau du Pas-Chevreuil, avec les halles à charbon, maisons, moulins, magasins, jardins, chambre et cellier du commis, moulerie, cours d'eau, étang, par les religieux de Melleray à Michel Dubois et ses associés, pour 9 ans à compter du 1 er novembre 1765 et 900 livres de ferme par an. (Contrat devant Leussier, notaire à La Meilleraye. A.D. Loire-Atlantique, E II 1411).

 - 20 mai 1767. Attribution pour les réparations de la forge de La Vallée, de 10 chênes, 10 hêtres et 8 perches à soumets. (Notes de l'abbé Trochu).

 - 2 janvier 1773. Prolongation du bail des forges de Riaillé et de La Vallée aux mêmes fermiers. (Notes de l'abbé Trochu).

 - 14 août l777. Prolongation aux mêmes, pour 15.000 livres par an. Du Plessis d'Argentré de Laval, époux d'une Dubois, associé dans ce bail (A.D. Ille-et-Vilaine 1 F 1995, notes de l'abbé Trochu).

 - 2 mai 1789. Prolongation aux mêmes, pour 15000 livres par an. (Notes de l'abbé Trochu).

 - Prairial an II. Le fourneau de La Provostière et la forge de La Poitevinière ont été pillés et désolés par les brigands (chouans)" Le fourneau de La Poitevinière "a été entièrement incendié." (A.D. Loire-Atlantique. L 564).

 - 1er juillet 1803. Bail à François Meslin, ancien directeur, et du Plessis d'Argentré (A.D. Ille-et-Vilaine, 1 F 1995, notes de l'abbé Trochu) pour 16.000 livres par an.

 - 28 février 1812 Bail à François Meslin et Allotte, ancien fermier des forges de La Hunaudière, pour 23.000 livres par an. (Notes de l'abbé Trochu).

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