ANNEXES

 

ANNEXE 1

 HOMMAGE DE RECONNAISSANCE A LA GENDARMERIE.

 A plusieurs reprises, au cours de ce journal, j'ai fait allusion aux immenses services rendus à la Résistance par les gendarmes du département. J'ai cité des faits précis et des noms qui, tel celui de Marionneau, Noblet, Panat, Rainteau, Le Meur, Pédron, Boiteau, Nevez, Neriec et plusieurs autres me sont demeurés chers.

 Il y en a dont je n'ai jamais connu le nom et qui, cependant, ont sauvé la vie de mes camarades en même temps que la mienne.

 J’ajoute que sans le recours de l'ensemble des chefs hiérarchiques et des brigades de la région notre œuvre n'aurait pu être accomplie.

 J'ai voulu aux termes de cette annexe, rendre un vif hommage à ces militaires animés d'un patriotisme exemplaire. Gardiens habituels de l'ordre ils ont su, au cours des années d'occupation, se maintenir dans les voies de l'honneur.

 

 

Je remercie le colonel d'Artignan, commandant de la légion, d'avoir bien voulu me rappeler la composition des

compagnies  et brigades avec lesquelles, durant l'action clandestine, je me suis trouvé en contact :

Il m'est agréable de présenter ci-dessous le tableau de ces unités telles qu'elles étaient composées en 1943 - 1944

 

CHATEAUBRIANT :

Adjudant Chef

Maréchal des Logis Chef

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

 

NOZAY :

Maréchal des Logis Chef

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

 

LOUET

MANCEAU

KERJEAN

JOSSO

JARNO

CHARTEAU

BENABES

YOU

GASCOIN

GUILLET

ROUSSEL

HUBERT

 

 

LERAY

JOLY

FOUASSON

BINOT

LE BERRE

LE TERRIER

ROUGÉ :

Maréchal des Logis Chef

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

 

 

RIAILLÉ :

Maréchal des Logis Chef

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

 

NORT-SUR-ERDRE :

Adjudant Chef

Gendarme

Gendarme

Gendarme

 

TAUNAY

ROUL

RAMBAUD

RONSIN

BOISSEAU

ROBERT

 

 

 

NERRIEC

ALLANIC

LABBE

RAILLE

RAINTEAU

 

 

LE MEUR

PEDRON

BOISTEAU

NEVEZ

 

XXXX :

Adjudant Chef

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

 

HERIC :

Maréchal des Logis Chef

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Maréchal des Logis Chef

Gendarme

Gendarme

 

SAINT-PHILBERT-DE-GRANDLIEU :

Maréchal des Logis Chef

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

 

 

DELALANDE

HAMON

CEVAER

BEGE

LOQUET

GUEZENNEC

 

 

GUIVARCH

MATHELIER

BARRETEAU

DAVODEAU

BUGEL

ROUSSEAU

MOURAUD

 

 

BROTHIER

LEFORT

SANZUN

GILBERT

HAZO

 

YYYY :

Adjudant

Maréchal des Logis Chef

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

 

VARADES :

Adjudant

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

Gendarme

 

 

 

 

 

 

 

PASQUIER

MAUDUIT

MARIONNEAU

ENET

GARNIER

DERVOUET

 

 

RICHARD

ANDRE

GUILLON

SAUFOUX

DOYEN

GUILLAS

ARHAN

LE CORRE

BOUEYGUET

 

 

 

 

 

  

____________________________________________________________________

 

ANNEXE II

 

Monsieur,

 Je me permets de vous soumettre ce rapport concernant la petite mission dont vous m'aviez chargé dans le secteur de Baud et ses environs immédiats.

 Sitôt arrivé à Baud (éloigné de la gare de 5 kilomètres et non pas 800 mètres comme on vous l'avait dit) je me suis mis en relation avec M. Morvan. Je l'ai accompagné dans différents sites qu'il jugeait propice à l'organisation d'un camp, lesdits sites rayonnant à environ 30 kilomètres de Baud. Les accès à ces endroits sont des routes de campagnes, très mauvaises, toutes en côtes, et des chemins de servitude de fermes. Nous avons étudiés lesdits endroits, situés dans les landes, sur des pentes abruptes, en pleine terre inculte, véritables nids d'aigles. L'un est situé à 160 mètres d'altitude, au Nord-ouest du village de Kergadoret-Pennaut (voir carte). Pour y accéder, on prend le train omnibus à Baud, direction Pontivy et on descend à Rimaison. Toutefois cet endroit est d'un accès très difficile, il n'y a pas, à part des sentiers de chèvres, de moyen propre pour s'y rendre. On y trouve quelques fermes disséminées. J'ai pu parler avec quelques indigènes. Ils ne m'ont rien laissé transpirer sur leurs intentions.

 Ma deuxième visite fut pour le point situé entre la petite bourgade de Callac et de Sérent. Région assez pauvre et très boisée. Très peu d'habitations.

 Ensuite, je précise que, à bicyclette, je pris la route de Sérent vers Malestroit. Sur la droite de cette route, j'ai traversé un terrain assez accidenté et difficilement accessible de par sa situation. Cette région mérite d'être étudiée très attentivement (voir carte).

 Je vous signale que, d'après les dires de M. Morvan, dans la région de Baud, il existe différents groupes armés et bien organisés qui agissent dans le même but que nous.

 Toujours à votre entière disposition, je reste, Monsieur, votre dévoué serviteur.     P. O. 9888.

 

 ____________________________________________________________________

 

ANNEXE III

 

LIBÉRATION BRETAGNE - Mouvement « LIBÉRATION» Région Bretonne

 

1er août 1943. - ORDRE N° 1

 

Par accord des différents mouvements patriotiques fondus dans le Comité National de Libération, toutes les organisations de combat sont unifiées par région. Dans la région bretonne - ou Bretagne - c'est le Mouvement Libération lui-même qui est chargé de recueillir les adhérents des formations patriotiques en utilisant toutes les compétences et toutes les bonnes volontés.

 

Le Général X..., qui signe BERTRAND, a été investi par le Mouvement de la Libération du commandement de toutes les formations de résistance du combat, de libération, etc..., de la région bretonne. Il prend son commandement à la date du 1er  août.

 

Tous ordres émanant de lui devront porter l'une des deux signatures ci-dessous:    '

         La sienne: BERTRAND,

            ou celle de son adjoint signant par ordre : HAROLD.

         Notre loi suprême est : TOUT POUR LA FRANCE.

         Notre règle : L'OBÉISSANCE AUX CHEFS.

 

VIVE LA FRANCE

 

Par ordre: Le Commandant de Région.

 

 ____________________________________________________________________

 

ORDRE N° 2

 

L'Instruction n° 4 du Mouvement Libération est transmise pour exécution aux chefs des départements qui  feront connaître par leurs propres ordres seulement, sans la recopier. Le Commandant de Région appelle l'attention de tous sur les points suivants :

1° Se méfier des parachutistes. Les Allemands en envoient pour découvrir les patriotes. Les parachutistes seront emprisonnés et gardés jusqu'à ce que leur identité soit reconnue par le Chef du 2ème Bureau du Département.

2° Pendant les opérations on doit s'attendre à voir intervenir des Allemands en civil faisant de la contre guérilla. Pour les démasquer, s'astreindre à avoir chaque jour le mot d'ordre el le mot de ralliement. Avoir en outre un signe apparent marque blanche sur un bras ou sur la poitrine dont la position changera chaque jour. Enfin 2 troupes pourraient se reconnaître à distance par le cri de guerre du grand Connétable Breton: « NOTRE DAME GUESCLIN » après quoi l'échange du mot sera obligatoire.

 3° Le recrutement devra s'exercer activement dans la Commune et le Canton, au moment des appels de jeunes gens pour la déportation en Allemagne. Aider ceux qui s'engagent dans le Mouvement de  Libération, leur donner une fausse carte d"identité, leur trouver un emploi chez un camarade, rester en liaison avec eux.

 4° Réduire les papiers au minimum. Ne conserver sur soi ou chez soi que des notes indéchiffrables. Pour les instructions el ordres avoir une cache sûre. Le camarade pris doit se taire : Parler, c'est trahir.

Le Commandant de Région: Signé: BERTRAND.

 

 ____________________________________________________________________

 

ORDRE N° 3

 

JUSTICE MILITAIRE

 

La loi suprême du Mouvement Libération est le service de la France; la règle: l'obéissance aux Chefs.

Les fautes, délits ou crimes seront punis. Les Chefs de Section, de Compagnie, de Bataillon punissent les fautes par la consigne ou la prison. Les Chefs de Compagnie et de Bataillon peuvent prononcer l'exclusion. L'exclu reste soumis à la discipline du mouvement. Il doit être surveillé.

Les crimes ou délits (dont le désordre, le pillage, le meurtre) sont jugés par la Cour Martiale (une par département: 3 membres choisis par le Chef Départemental).

La trahison entraîne la peine de mort - qu'elle vienne d'un camarade ou d'un étranger. La procédure doit être rapide. Le chef départemental peut surseoir à l'exécution.

Le chef régional prononce en dernier ressort. La sentence est exécutoire immédiatement.

 Des dispositions seront prises pour arrêter au moment voulu dans les grandes villes surtout les Préfets, Maires, Commissaires de Police qui seraient opposés à la Libération, ainsi que les collaborateurs notoires ; La liste des suspects sera dressée par cantons. Chacun aura sa fiche où seront inscrits les motifs de la suspicion (paroles ou actes).

 

 ____________________________________________________________________

 

ORDRE N° 4

 

Transmis pour exécution l'Instruction n° 5 du Mouvement Libération.

 Les missions des équipes, sections, compagnies, etc..., se rangent en 2 catégories :

 

 1 ° Les missions normales ordonnées par le Chef Départemental:

a) L'interruption des communications électriques et routières;

b) Les embuscades pour prendre les agents de liaison ou les ravitaillements (à tendre loin des localités).

Pour arrêter cyclistes et motocyclistes, tendre un fil de fer à la hauteur de la gorge;

c) Les coups de main sur les dépôts et les postes de D.C.A., (Le meilleur moyen de réussir un coup de main est de saouler le posté à surprendre). Pour cela, leur faire livrer du vin en abondance.

d) L'aide aux détachements alliés de parachutistes.

e) Les missions d'éclaireurs ou de guides.

f) Les destructions de chars ou matériel mal gardés (bouteilles d'essence).

 2° Les missions spéciales ordonnées par le Chef Régional :

a) Les coups de main sur les Etats-majors au stationnement (qui risquent d'entraîner des représailles contre les populations).

Prendre alors et garder sérieusement des otages.

b) L'attaque des terrains d'aviation et des ouvrages côtiers. Néanmoins de telles opérations peuvent être entreprises sur ordre du Chef local pour coopérer avec les Alliés ou en cas d'occasion favorable.

c) Les destructions de voies ferrées.

Le Chef Régional,

signé: BERTRAND.

 

 

MOUVEMENT LIBÉRATION

 

INSTRUCTION N° 4 (Extraits).

 

I - Direction Générale (pour mémoire)

II - Unités d'Action. Elles se composent: d'organes de commandement: Cdt de Région et Adj.,

Chef de Département, Chef d'Arrondissement, d'organes d'exécution : Unités légères (équipes, sections, compagnies) groupées suivant les nécessités.

III - Constitution des organes d'action. Les unités légères sont constituées en partant de la formation nommée «  MAIN » : un chef, un tireur, un pourvoyeur, 2 grenadiers voltigeurs. 2 mains constituent l’équipe: Un des chefs de main devient adjoint du chef d'équipe.

 3 équipes forment une section.

3 sections forment une compagnie.

3 compagnies forment un bataillon.

L'armement est le suivant pour une équipe :

Le chef et 2 grenadiers voltigeurs :             chacun 1 pistolet.

Le tireur et le pourvoyeur :                                        1 f. m. 5 chargeurs.

Le chef adjoint et 4 grenadiers voltigeurs :             1 pistolet et des grenades.

Armement et munitions à stocker à l'échelon chef de section, sous la surveillance d'un adjoint stocker.

IV - Fonctionnement des unités. Le chef connaît l'Organisation des unités sous ses ordres, mais n'est pas connu de celles-ci.

Le chef et le chef adjoint ne sont connus que des chefs de l'échelon immédiatement inférieur et des agents de liaison. Un cloisonnement rigoureux doit être maintenu entre les unités dans l'intérêt de tous jusqu'au moment de l'action.

V - Recrutement par les chefs du département, d'arrondissement, de cantons. Ne s'adresse qu'à des volontaires retenus par leur état d'esprit, leur valeur, leur caractère. Il n'est jamais établi de liste nominative.

VI - Rôle des chefs de département. Recrutement et Organisation. .Demande de matériel, de munitions, d'explosifs. Etude des missions à remplir, préposées à l'échelon supérieur. Mise au point de l'exécution.

VII -- Le renseignement doit être constamment le souci de tous (effectifs ennemis, armes, numéros des régiments et de la division, jours d'arrivée et de départ, venant de, allant vers). Mouvements des trains, fortifications, emplacement, armement, valeur. Repérer collaborateurs pour les coffrer (motifs précis: paroles, actes).

VIII - Dans la région bretonne, le Mouvement « LIBÉRATION » a reçu mission d'englober tous les éléments des autres mouvements patriotiques (résistance, O.C.N., ceux de la Libération, etc...).

En conséquence les cadres et troupes recrutés par les différents mouvements passent immédiatement sous l'autorité du Mouvement Libération en particulier dans les Côtes-du-Nord : l'O.C.M. dans le Morbihan et le Finistère: Ceux de la Libération.

IX. - Compte rendu. La Direction générale de l'A. S. demande pour le 15 août un compte rendu portant sur les points suivants (à envoyer seulement par agent de liaison).

1° Organisation réalisée; effectifs, nombre d'unités.

2° Armes et fonds nécessaires.

3° Missions préparées contre: Etats-majors, transmissions, communications, dépôts de carburant ou de matériel, poste de D.C.A., terrains d'aviation, défenses côtières, etc...

4° Recherche de terrains de parachutage, d'atterrissage,          formation d'équipes de réception.

 

MOUVEMENT LIBÉRATION

 

INSTRUCTION N° 5

 

TRÈS SECRET

 

Instruction concernant les missions confiées aux unités de l'A. S.

 I. - Considérations générales. On peut concevoir l'ensemble des opérations qui seront dirigées par l'A. S. se divisant en trois phases ayant chacune un caractère particulier.

Dans une première phase on aura pour but d'ébranler et de désorganiser tout le système de forces préparé par les Allemands pour s'opposer au débarquement des Alliés.

Dans une deuxième phase on exploitera cette désorganisation et en liaison avec, les Alliés, l'A. S. opérera en vue de faciliter les mouvements offensifs des troupes débarquées.

Enfin dans une troisième phase, l'A. S. servira de cadres à la mobilisation des forces nationales.

L'organisation actuelle des unités de l'A. S. a été conçue en vue des opérations de la première phase. Elles seront caracté­risées par l'emploi de faibles effectifs, la multiplicité des actlons, leur faible étendue dans le temps et dans l'espace, leur liaison assurée seulement par la simultanéité, 131 rapidité action et la surprIse. Pour obtenir un résultat efficace, ces opérations doivent faire l'objet d'une préparation minutieuse. Les chefs militaires des départements ont dès maintenant l'obligation de la diriger avec la plus grande attention.

L'opération des deux autres phases feront l'objet d'instructions de l'A. S. au moment opportun.

 II. - Nature des missions à préparer. En conséquence, la préparation des missions qui nous incombent devra s'inspirer des directives suivantes:

1° Repérer les P. C. et le lieu d'habitation des chefs importants, prendre les dispositions nécessaires pour paralyser leur action personnelle.

2° Repérer tous les moyens de communication des P. C. et des unités de l'ennemi, téléphone, T.S.F., postes optiques; établir le plan de fonctionnement et préparer son interruption complète soit par destruction, soit par dérangement s'il est impossible d'agir par l'intermédiaire des agents de l'administration. Préparer des embuscades aux liaisons faites par la route, cyclistes,  motocyclistes, voitures légères; faire disparaître les hommes, le matériel, saisir les messages.

3° Rechercher les dépôts d'essence, munitions, armes, matériel roulant. Préparer leur destruction ou leur sabotage.

4° Repérer tous les postes de D.C.A. (canon ou mitrailleuse), préparer leur attaque ou leur destruction si il n'est pas possible de prendre possession de l'armement et des munitions. Se souvenir que le canon de D.C.A. est un excellent canon antitank. La destruction de toute la D.C.A. devant avoir un effet tout à fait avantageux pour l'aviation d'accompagnement de nos alliés. Il faut s'efforcer de la réaliser complètement.

5° L'attaque des terrains d'atterrissage constitue une opération importante nécessitant de gros effectifs et une direction eXpérimentée. Une telle opération n'est à préparer que sur les points spécialement désignés par l'A. S. Elle ne sera donc pas envisagée par nos équipes. Cependant, d'une façon générale, pour ce genre d'objectif on devra toujours prévoir la destruction des moyens de liaison, de commandement et des moyens de travail des ateliers (transport d'énergie électrique, éclairage).

Les chefs de départements voudront bien orienter le travail de leurs chefs d'unités suivant les directives ci-dessus. Ils vérifieront la liste des objectifs proposés et la proportion d'effectifs consacrés à chacun d'eux. Un chef est désigné pour chaque mission, il en prépare l'exécution avec son adjoint et en étudie tous les détails. Le rôle de chaque homme est bien défini. Il appartient à ce chef d'apprécier si il peut le lui communiquer d'avance ou au dernier moment.

Une consigne particulière sera donnée par les commandants de région en ce qui concerne les destructions de voie ferrée. Ce genre d'opérations doit répondre à une idée d'ensemble qui ne peut être conçue qu'à l'échelon régional. Réserver, en conséquence, quelques mains à cet effet et attendre les instructions.

 III. - Exécution des missions. Considérations à retenir :

1° L’heure de l’action sera indiquée par un ordre préparatoire, suivi à plus ou moins longue distance d'un ordre d'exécution. Il importe à la sécurité de tous qu’aucun acte ne soit accompli avant l'ordre d'exécution. Il pourra se faire que l'ordre d'exécution soit donné dans un département et pas dans un autre, dans ce cas, l'indication de cette particularité sera mentionnée dans l'ordre.

2° Une action ne comporte pas obligatoirement l'emploi des armes à feu. Accomplie dans le silence, sans éveiller l'attention des unités voisines, une action de détail voit au augmenter ses chances de réussite complète et de sécurité pour les exécutants. Il appartient donc au chef de la mission d'examiner la question et d'adopter cette méthode si les circonstances le permettent.

3° En toutes circonstances, parmi la troupe qui mène l'action, un ou plusieurs agents de liaison sont désignés d'avance. Cet agent connaît l'emplacement de l’échelon supérieur, le lieu de rassemblement de la troupe après l'action. Il est chargé de rendre compte à l'échelon supérieur des résultats de l'opération et de préparer une liaison de celui-ci avec son chef.

4° L'ordre d'exécution donné, il faut agir avec célérité et énergie. Si l'action s'est passée sans avoir alerté les unités enne­mies voisines tout le personnel rentre chez lui et se camoufle, en attendant de nouveaux ordres que lui apportera l'agent de liaison. Si l'action a entraîné une bagarre qui n'a pu passer inaperçue dans l'ensemble des événements, .l'opération terminée les hommes rejoignent individuellement le lieu de rassemble ment fixé par leur chef avant l'action. En cet endroit, ils doivent pouvoir se camoufler et attendre les nouveaux ordres.

 5° Enfin un chef ne doit pas oublier d'assurer la « sûreté» de son opération pendant toute sa durée.

 

NOTE POUR LES RÉGIONAUX ET DÉPARTEMENTAUX

Le S. M. a pour rôle :

1° L'aide aux réfractaires de toute origine, désireux de servir.

2° Leur organisation en M. G. ou M.

3° L’encadrement, l'instruction, l'outillage et le ravitaillement de ces M. G. et M. I.

4° La neutralisation des actions anarchiques qui commencent à se dessiner de divers côtés. D'autre part, il faut que concurremment à l'organisation ci-dessus, les moyens financiers mis à notre disposition bénéficient aux hommes des maquis dans les délais les plus courts. C’est capital.

Le premier travail à réaliser est celui-ci:

1° Liaison avec les régionaux et départementaux des M. R.

2° Liaison avec C. M. ou régional M. Un ou plusieurs agents féminins doivent être prévus.

3° Création d'une équipe d'agents de liaison, prospection, de contrôle et de répartition vers les M.G. et M.I.

4° Le travail de prospection incombe aux prospecteurs, mais bien entendu aussi aux départementaux aussitôt ceux-ci désignés.

Une fois la prospection supposée faite et les liaisons établies voici le travail ultérieur:

a) Renforcement des M.G.;

b) Recherche d'implantations nouvelles pour M. G. ultérieurs.

c) Renforcement des M.I. Financement;

 d) Recherche d'approvisionnements (alimentaires et vestimentaires). Locaux.

Demande d'approvisionnements au C. M.

Fixation de points de chutes au C. M. pour ces approvisionnements;

e) Recherche et conservation de véhicules et carburants;

f) Délimitation de l'A.I. et sanctions contre les transgressions aux consignes données.

Ci-après schéma succinct du centre départemental maquis.

 

CENTRE DÉPARTEMENTAL MAQUIS

Au centre:

- Un responsable, un adjoint, un intendant, plusieurs agents de liaison.

- Un service faux papiers, boîtes aux lettres pour liaison avec régional et C. M., logement prévu pour régional, C. M. ou leurs agents.

Rapport mensuel au C. M.

Effectifs : a) effectifs, b) intendance

Activité.

Compte rendu finance

Demande de crédits : a) Pour effectifs b) Pour intendance.

 

CONCLUSION ET SUGGESTIONS

Organisation des maquis:

1. Concentration dans les régions qui s'y prêtent.

2. Eparpillement par 40 au maximum

3. Liaison entre les maquis.

4. Liaison au moins bimensuelle du départemental ou de ses agents avec chaque maquis.

Recrutement

Création d'un maquis de triage, mobile, si possible.

Médecine, chirurgie, pharmacie :

Complicité à prévoir.

Vie du maquis :

Discipline.

Emploi du temps, point capital (voir note jointe).Sécurité (maquis de repli prévu à l'avance), guet, complicItés.

Ravitaillement et création de réserves.

Opérations.

En cas de maquis non armé, coups de mains sur dépôts de ravitaillement et mairies sont seuls à prévoir.

 

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ANNEXE IV

27 - 7 -43.

 

Cher Ami,

1. Vous vous appellerez HAROLD et moi BERTRAND.

2. Ci-joint les instructions 4 et 5 du « Mouvement Libération » et mes ordres 1,2, 3, 4. J'ai réduit le volume pour faciliter votre travail et celui des échelons suivants.

3. Dites-moi s'il y a des démarches à faire pour aller à Rennes, et accusez réception de mon envoi.

4. Vous proposerez 1.000 francs à chacun pour premiers frais.

5. Rapportez renseignements: situation, effectifs, demande de fonds, armes, munitions, explosifs. Difficultés rencontrées pour l'unification, conseiller l'entente directe à l’amiable.

6. Renseignements du 2° Bureau :

Troupes, mouvements, fortifications, terrains (calque de la carte au 80.000 T ou tout au moins de la carte Michelin).

7. Les demandes d’armes indiqueront le terrain sur lequel elle devront être parachutées et la date à partir de laquelle le terrain sera surveillé en permanence (tente, camping)

8. Il s’agit de trouver non des fonctionnaires mais des animateurs.

 

Bien affectueusement.     Bertrand

Mot de reconnaissance «  Notre dame Guesclin »

 

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ANNEXE 5

B.R.R.A.A.E.A.

Bureau de Recherche sur l’Aide apportée aux Evadés Alliés – Section Britannique

Grand Hôtel du Palais Royal, 4 rue de Valois PARIS 1er

 

Cher Commandant,

 

Votre lettre du 23 mars 1945 adressée à l’Ambassadeur nous a été communiquée.

 C’est avec grand plaisir que nous vous informons que les aviateurs OBRART, D.T.R. et LEE J. sont arrivés sains et saufs en Angleterre.

 Nous vous remercions de l’aide que vous avez apporté à ces deux aviateurs. Un officier de nos services devant se rendre prochainement dans votre région vous visitera afin de s'entretenir avec vous.

 

Dans cette attente veuillez agréer, Monsieur le Commandant, l'expression de nos sentiments distingués.

 

Major.

 

Monsieur le Commandant LE DIOURON-BRIAC

8 avenue du Bocage, Nantes (Loire-Inférieure).

 

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ANNEXE VI

LP. F/1865.

B.R.A.A.E.A.

Bureau de Recherche sur l'Aide apportée aux Evadés Alliés. Section Britannique.

Grand Hôtel du Palais-Royal, 4, rue de Valois, PARIS, 1er.

 

Le 17 avril 1945.

 

Commandant,

 

Votre lettre du 9 mars nous a été transmise par l'Ambassade Britannique à Paris et nous vous remercions pour l'aide que vous avez apportée à deux de nos aviateurs.

Ces aviateurs sont rentrés en Angleterre aux dates suivantes :

 1. Sergt. J. LEE, 46 The Greenway, GREENHALL, near Sheffield, rentre en Angleterre le 11 octobre 1943.

 2. Sergt. D.F.R. OBRART, Copper Beach, Ellington Road, TAPLOW, Bucks, rentre en Angleterre le 21 septembre 1943.

 Lorsque l’un de nos  officiers se trouvera dans votre région, il se fera le grand plaisir de vous rendre visite.

 

Veuillez agréer, Commandant, l’expression de nos meilleurs sentiments.

 

Major

 

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ANNEXE VII

Corporation Division

Crawford F.Parker – Secretary of State

Paul Cyr

Deputy Secretary of state

STATE OF INDIANA

Indianapolis – June 17, 1953

 

Monsieur Le Diouron-Briac

Laiterie Saint-Briac

Bourbriac (Côtes-du-Nord)

 

Dear Yacco,

It certainly was  pleasure hearing you after such a long time. I was afraid, perhaps, that you forgotten me. At the moment, I am Deputy Secretary of State of the State of Indiana, and as you can see by my  address, the moment, 1 am Deputy Secretary of State of the State of Indiana, and as you can see by my address, I am no longer living in Gary, but in Indianapolis.

I was certainly happy to hear that you have moved back to Brittany. To me, Brittany is France and someday I would like to retrace my steps along the many hedgerows, by-ways, and farms. The dairy business which you established sounds like a going enterprise. I hope that you will have aIl the success which you so greatly deserve.

If this letter can be of any assistance to you to any American troops billetted in the area, please do not hesitate to use it. The services which you and your people rendered to me were immeasurable and I recommend you to any American officer in any transactions you may enter into. If it is necessary for them to communicate with me for more specific details, I will be only too happy to do what I can.

I keep planning, but never seem to find the time, to return to France. Someday it will be a reality and you may be sure I will see you.

 

Very truly yours.

 

Paul Cyr, Deputy Secretary of State, PC : arm.

 

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ANNEXE VIII

LEGRAND N.M. ZONE NORD A TOUS

SÉCURITÉ

De récents et regrettables incidents rendent indispensable de rappeler à chacun l'absolue nécessité dans laquelle nous nous trouvons de nous protéger nous-mêmes au cours de notre action clandestine et d'assurer ainsi notre sécurité personnelle et par conséquent celle de notre service.

Minimum de précautions que chacun d'entre nous a l'obligation de prendre:

a) Ne jamais habiter à l'hôtel, s'assurer un gîte sûr et ignoré de tous.

b) Eviter les rendez-vous trop nombreux qui risquent d'attirer l'attention.

c) Choisir avec soin le lieu des rendez-vous en, évitant soigneusement de fixer ses rendez-vous trop fréquemment aux mêmes endroits; changer périodiquement de quartier.

d) Eviter au cours des rendez-vous les bavardages inutiles.

e) Eviter de porter sur soi des documents compromettants. En conserver le moins possible. Se les assimiler et les détruire ensuite. Ne jamais posséder d'adresses ni de numéros de télé­phone concernant le service. Il en existe fort peu et chacun doit avoir suffisamment de mémoire pour n'avoir pas à les noter.

Si ces précautions élémentaires sont strictement observées les risques d'arrestation se trouvent fort diminués. Si cependant elle se produisait, elle ne pourrait dans tous les cas n'avoir sur le Service que des conséquences limitées

 

2° INSTRUCTIONS AUX INSPECTEURS REGIONNAUX

 

Il est rappelé à chaque inspecteur régional:

1° Qu'il doit dès son retour de mission reprendre le contact dans le plus bref délai possible pour rendre compte de sa mission, recevoir des instructions et apurer ses comptes en restituant le solde disponible.

2° Que le C. M. ayant le devoir de constituer des stocks de vivres de réserve, il importe que chaque Inspecteur Régional prélève dans les régions qu'il prospecte, une certaine quantité de feuilles d'alimentation - en particulier des cartes de pain - sur celles provenant de coups de main et qu'il remettra dès son retour.

 

INSTRUCTIONS GÉNÉRALES

 

1° Le Comité Central des mouvements de Résistance fait connaître en date du 3.12 :

a) Qu'ordre est donné à toutes les formations encadrées du territoire de harceler l'ennemi par tous les moyens en paralysant ses transports, ses communications, ses productions de guerre, en agissant contre ses troupes, en appuyant et protégeant les manifestations de masse, en capturant les dépôts d'armes et de munitions afin d'en pourvoir les militants non encore armés.

 En conséquence:

Tous les services sans exception sont mobilisés pour l'Action immédiate contre l'ennemi.

Aucun stock d'armes ne doit être réservé pour le jour « J ».

Les armes stockées doivent être distribuées pour les opérations prescrites par la Commission Nationale et les Organes Régionaux d'Action Immédiate.

 b) La Commission Nationale comprenant parmi ses Membres un représentant du S.N.M. élabore et coordonne les opérations tendant à nuire à l'ennemi et veille à leur exécution.

 Les chefs de région et de service doivent prendre le contact de toute urgence, d'une part, avec cette commission par l’intermédiaire du Chef National Maquis de leur zone, d'autre part, avec les Chefs d'A.S. de leurs régions sans le consentement desquels aucune opération ne doit être entreprise.

  

ORDRE DU JOUR DU GENÉRAL COMMANDANT EN CHEF

 

2° Aux termes d'un ordre du jour en date du 6 octobre 1943, le Général Giraud, Commandant en Chef, fait connaître que tout le personnel de l'A.S. y compris les services spéciaux travaillant en France à son profit est militaire.

 

Le personnel militaire de carrière est considéré comme en service actif. Le personnel militaire de réserve comme ayant été mobilisé et rappelé; le personnel civil comme rappelé ou requis.

Chacun est considéré comme servant dans son arme et avec son grade, avec toutes les conséquences de droit.

 Cet ordre du jour, en ce qui concerne le S.N.M., appelle le commentaire suivant:

 Les hommes des maquis, à tous les échelons, sont considérés comme « engagés volontaires» de l'Armée de la Résistance.

Cet ordre du jour et son commentaire doivent être portés à la connaissance des hommes des Maquis commentés.

 

P.-S. - À compter de ce jour la liaison se fera par la boîte suivante:

 

1, rue des Abbesses.

Remettre la lettre à la concierge en lui disant « c'est pour Georges».

L'enveloppe doit porter la suscription seule: M. LEGRAND.

  ____________________________________________________________________

 

 

 

 

 

 

Documentation fournie au Commandant LUCE

 

 

 

Le commandant Luce chargé de faire « L'historique de la Résistance en Loire-Atlantique » a eu en sa possession les annexes citées ci-après et qu'il m'a rendues après en avoir pris connaissance

 

 

 

ANNEXE IV.

 

ANNEXE V.

 

ANNEXE VI.

 

ANNEXE VII.

 

ANNEXE VIII.

 

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